DANSE | SPECTACLE

Acte sans paroles I

01 Fév - 09 Fév 2013
Vernissage le 01 Fév 2013

Avec Acte sans Paroles I, Dominique Dupuy mêle cirque, danse et théâtre. Pionnier de la danse moderne française le chorégraphe nous fait plonger dans l’œuvre de Samuel Beckett. Aux côtés de l’artiste de cirque Tsirihaka Harrivel, il compose un spectacle d’une singulière puissance.

Samuel Beckett, Dominique Dupuy
Acte sans paroles I

Quatre ans après En attendant Godot et dans le même temps que Fin de partie, Beckett imagine une pièce rare, qui va orienter une grande part de sa production dramatique future et notamment deux pièces, rares elles aussi, Film et Quad; muettes comme Acte sans paroles, sauf que le sans paroles y est traduit par l’image, cinématographique ou télévisuelle.

Dans Acte sans paroles, par contre, on est bien dans ce que Beckett nomme lui-même la scène du théâtre, en présence d’un personnage, l’homme, muet, que Beckett confronte à une action.

Cette action c’est un enchaînement d’actes simples, décrits dans des didascalies d’une exceptionnelle minutie, à réaliser avec une efficace précision. Se substituant à une quelconque signification portée par la parole, ces actes muets déterminent une rare présence physique à l’espace et aux objets, autrement dit une très forte présence au réel, ainsi porté à incandescence.

J’ai choisi d’allier à ma recherche trois créateurs: Tsirihaka Harrivel, d’origine malgache, artiste de cirque à la pointe des recherches actuelles du nouveau cirque (interprète de Mathurin Bolze dans Du goudron et des plumes et co-créateur de De nos jours du collectif Ivan Mosjoukine).

Wu Zheng, d’origine chinoise, danseur au beau parcours, de l’Opéra de Pékin à la compagnie de Carolyn Carlson en passant par celle de Montalvo-Hervieu, interprète de plusieurs de mes propres pièces.

Eric Soyer, scénographe et principal collaborateur de Joël Pommerat et qui fut déjà de mon aventure du Regard par-dessus le col.

Notre désir est de communiquer le plaisir de théâtre qu’Acte sans paroles nous procure, réinscrire cette œuvre peu jouée dans la production théâtrale de Beckett et lui redonner sa signification profonde dans une interprétation conjuguant les ressources des arts du cirque, du théâtre et de la danse, qui en renforce la résonance intrinsèque et la radicale actualité.

par Dominique Dupuy

Mise en scène: Dominique Dupuy
Scénographie et lumière: Eric Soyer
Interprétation: Tsirihaka Harrivel, Dominique Dupuy
Assistant à la mise en scène: Wu Zheng

Avec l’aimable autorisation des Editions de Minuit
Production: Théâtre National de Chaillot
Coproduction: La brèche – Pôle national des arts du cirque de Basse–Normandie Cherbourg-Octeville; Centre d’action culturelle Ferme du Grand Béon

Repères biographiques
Formé à la danse moderne allemande par Jean Weidt, à la danse moderne américaine par Jérôme Andrews, à la danse classique par les grands maîtres russes aujourd’hui disparus (Preobrajenska, Vronska, Zvereff…), à l’acrobatie par André Guichot, au théâtre par Charles Dullin et les professeurs de son école et au mime par Marcel Marceau; Dominique Dupuy est témoin et acteur depuis plus d’un demi-siècle de la formidable aventure de la création contemporaine.

Grâce à sa formation éclectique, Dominique Dupuy a mené une carrière de grand soliste interprète auprès de Françoise Dupuy, dans les œuvres de grands chorégraphes contemporains ou dans leurs propres œuvres.
Il a été ainsi l’interprète des grands rôles de quelques œuvres majeures du répertoire chorégraphique (Le Faune, Le Mandarin Merveilleux, L’Homme et son désir, etc.) et de chorégraphes tels que Nijinski, Fokine, Zvereff, Jean Weidt, Jérôme Andrews, Deryk
Mendel, Régine Chopinot, etc.

Figure de la «Danse –Théâtre», les œuvres qu’il met en scène ou dont il crée la chorégraphie reflètent toutes d’un goût très accentué pour la théâtralité, qui s’est trouvé particulièrement en valeur dans deux de ses dernières créations au Théâtre National de Chaillot, L’Estran et Solo-Solo.

La pensée de Samuel Beckett est très présente dans le travail de Dominique Dupuy, notamment dans les six solos intégraux et dans une des séquences de Seule? pour Françoise Dupuy, inspirée de Oh, les beaux jours!.
Ses différents travaux autour de Beckett ont donné lieu à un article de Stefano Genetti, professeur de littérature française à l’Université de Vérone Winnie selon Maurice Béjart et chez Dominique Dupuy, paru dans la revue Samuel Beckett Today/Aujourd’hui (janvier 2011).

Informations
Durée: 1h
Du 1er au 9 février 2013 à 19h, Studio (Relâche dimanche et lundi)

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