David Claerbout

David Claerbout

David CLAERBOUT — né en 1969 à Courtrai (Belgique). Vit et travaille à Anvers (Belgique) et Berlin (Allemagne).

David Claerbout est un artiste contemporain belge dont le travail inclut photographie, vidéo, installation. Avec des Å“uvres très travaillées, aux lisières de la picturalité, David Claerbout introduit de la durée en photographie. Et une suspension dans le film. À l’instar de son installation vidéo Oil workers (from the Shell company of Nigeria) returning home from work, caught in torrential rain (2013), par exemple. Soit un film muet, mettant en scène des travailleurs nigérians, sur des deux roues et sous un pont, les pieds dans des rigoles d’eau teintée d’ocre. La caméra se promène lentement dans cette étrange réalité arrêtée. Si la caméra se déplace dans la scène, pour autant l’eau demeure immobile et photographique. Seul indice d’irréalité. Actuellement, le travail de David Claerbout est représenté par la Galerie Sean Kelly (New York), Micheline Szwajcer (Anvers), Esther Schipper (Berlin), la Galerie Rüdiger Schöttle (Munich), notamment.

David Claerbout : la perception des photographies, entre pénombre et temps d’acclimatation

David Claerbout a étudié au National Hoger Instituut voor Schone Kunsten d’Anvers (1992-1995). Excellant dans le dessin, il abandonne néanmoins la peinture au profit de la photographie, qu’il compose et anime minutieusement. En 1997 il reçoit le Prix de la jeune peinture belge pour Boom (1996). Soit la projection d’un arbre, entre fixité et mouvement. Avec Angel (1997), c’est la sculpture d’un angelot funéraire qui, projeté, frémit. Autre durée : celle de l’adaptation rétinienne. En travaillant la quasi-pénombre, avec des images très sombres, il engage alors l’Å“il des spectateurs dans une durée d’acclimatation. De Nocturnal landscape (8 Fevrier 1999) à Orchestra (2011), la captation passe par une saisie progressive. Aussi bien du paysage que de ces spectateurs, tout autant plongés dans l’obscurité et qui fixent celui qui ne sait pas encore qu’il les regarde. Tandis qu’avec The Algiers’ Sections of a Happy Moment (2008), les images deviennent des narrations à ellipses.

Circuler dans l’instant décisif : des installations vidéos entre réalité et magie des images

En 2013, la vidéo Oil workers (from the Shell company of Nigeria) returning home from work, caught in torrential rain se compose, pour sa part, d’une scène entièrement constituée en 3D. Si la pluie semble arrêtée, c’est que tout y est équation au fini photoréaliste. De même pour KING (after Alfred Wertheimer’s 1956 picture of a young man named Elvis Presley) (2015-2016). Et ce avec une précision telle, que seule l’accoutumance de l’esprit aux détails étranges permet de saisir, progressivement, l’inhabituel. Avec ses installations, David Claerbout développe ainsi une autre approche de la perception visuelle chez ses spectateurs. Son Å“uvre fait l’objet d’expositions personnelles dans les centres d’art contemporains internationaux les plus renommés. En 2017, David Claerbout a également participé à la Biennale de Venise. Pour ce qui est de ses dessins préparatoires, ils constituent à eux seuls des Å“uvres d’art.