Berlinde De Bruyckere

Berlinde De Bruyckere

Berlinde DE BRUYCKERE — née en 1964 à Gand (Belgique). Vit et travaille à Gand.

Berlinde De Bruyckere est une artiste contemporaine belge dont le travail inclut sculpture, installation, dessin. Mobilisant un imaginaire puissant, l’Å“uvre de Berlinde De Bruyckere met en scène la chair, les corps, les formes animales et anthropomorphes. Avec de la cire, du bois, du cuir, du tissu… Ses sculptures évoquent tour à tour Le BÅ“uf écorché (1655) de Rembrandt ou Le Christ mort (1521) de Hans Holbein. Danses macabres, gisants émaciés, chairs exsanguinées, dépouilles mortuaires, restes de chasse à courre… Berlinde De Bruyckere ausculte l’imaginaire de la dépouille. En 2012, pour son exposition « Innocence is precisely: never to avoid the worst », elle aura ainsi présenté des corps, en cire, sans visage. Actuellement le travail de Berlinde De Bruyckere est représenté par Hauser & Wirth (Zurich, Londres, Somerset, New York, Los Angeles, Gstaad), la Galleria Continua (San Gimignano, Beijing, Les Moulins, La Havane), notamment.

Berlinde De Bruyckere : sculptures et installations de dépouilles (cire, cuir, bois…), picturalité de la mort

Berlinde De Bruyckere a étudié à l’École Supérieure des Arts Saint-Luc de Gand (diplômée en 1986). Sa première exposition personnelle se déroule en 1988, à la Galerie Fred Lanzenberg (Bruxelles). En 1990, le Museo Dhondt-Dhaenens organise son exposition « Reflecting on Confinement and death » (Deurle). Travaillant la gouache et le dessin, ses sculptures entretiennent un lien tout aussi fort à la peinture. Ses dispositifs de suspension (de corps, de chevaux, de cervidés) ne sont pas sans rappeler la sourde horreur de la peinture Les corps des frères de Witt (attribuée à Jan de Baen vers 1675). À l’instar de ses Å“uvres Jelle Luipaard (2004) ou Lost (2006). Le tout faisant également écho à la peinture de Francis Bacon. Chevaux massacrés pendant la Première Guerre mondiale (No Life Lost II, 2015), rémanence de charniers de la Seconde Guerre mondiale… La violence de ses Å“uvres est tempérée par leur inscription historique.

Entre raffinement culturel et barbarie : métamorphoses et trophées humains, animaux (chevaux, cervidés)

En 2000, c’est avec l’exposition « In Flanders Fields » que Berlinde De Bruyckere installe durablement le cheval dans son Å“uvre. Par le biais de la mémoire des milliers de chevaux morts sur les champs de bataille. En 2003, elle participe à la Biennale de Venise (ainsi qu’en 2007). Les dispositifs de Berlinde De Bruyckere oscillent entre douceur et cruauté. La série Schmerzensmann (2006) évoque Vlad l’Empaleur. Tandis que les dispositifs de vitrines rappellent l’engouement pour les collections morbides, lors des débuts du formol (synthétisé vers 1860). Les évocations de cervidés, sous formes de bois teintés de rouge, de dépouilles ou d’organes, fonctionnent comme autant de souvenirs menaçants de chasses à courre. Actaeon (2012) étant là pour signifier la limite, toujours ténue, entre l’humain et l’animal. Tandis qu’en 2015, le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg lui aura consacré une grande exposition « Berlinde De Bruyckere. Penthesilea ».