ART | EXPO

Zones sensibles, la carte fait-elle le monde?

23 Juin - 23 Oct 2016
Vernissage le 23 Juin 2016

L’exposition «Zones sensibles, la carte fait-elle le monde?» présentent les œuvres de dix-neuf artistes qui bouleversent l’apparente objectivité de la cartographie. Dessins, peintures, vidéos, sculptures et installations tracent des cartes personnelles, des «zones sensibles». Et prouvent que toute cartographie n’est qu’une représentation subjective du réel.

Justine Blau, Emma Dajska, Julien Discrit, Marco Godinho, Bernard Heidsieck, Joséphine Kaeppelin, Charles Lopez, Yoko Ono, Nipan Oranniwesna, Cornelia Parker, Kirsten Pieroth, Elodie Pong, Angels Ribé, David Renaud, Franck Scurti, Katrin Ströbel, Mona Vatamanu, Florin Tudor
Zones sensibles, la carte fait-elle le monde?

Le Fonds régional d’art contemporain de Lorraine rassemble dans l’exposition «Zones sensibles, la carte fait-elle le monde?» les travaux de dix-neuf artistes autour de la notion de cartographie. Dessins, peintures, vidéos, sculptures, installations et même puzzle révèlent la nature subjective des cartes.
L’exposition propose un parcours mental qui démantèle l’apparente rigueur scientifique de la cartographie pour en faire un outil au service de la sensibilité de chacun, une ouverture sur un ailleurs. Une trentaine d’œuvres tracent les contours de «zones sensibles» personnelles.

Une frise fixée à mi-hauteur du mur entoure une pièce: l’œuvre Horizon de Mona Vatamanu et Florin Tudor, constituée de fines bandes découpées dans un atlas, déconstruit la cartographie scientifique pour la reconstruire en un horizon poétique.
Autre déconstruction: celle effectuée par Marco Godinho avec son œuvre Le Monde nomade #1. Des cartes de géographie physique ou politique sont découpées en soixante bandes verticales qui s’enroulent sur elles-mêmes à leur extrémité. Le monde ainsi fractionné peut mélanger ses parties, les déplacer, les occulter et les faire apparaître au gré du déroulement des bandes.

Le puzzle entièrement noir de Joséphine Kaeppelin, dont certaines pièces sont détachées et mélangées et d’autres en place, met en perspective la partition du monde. Le monochrome ne renvoyant à aucun territoire précis, ni période historique, il permet d’illustrer le caractère souvent arbitraire des découpages administratifs. Fruits de l’histoire, les frontières ne correspondent souvent à aucune réalité géographique.

Des cartes postales de Yoko Ono invitent à tracer notre propre géographie, une cartographie personnelle vouée à la désorientation et à la libération de l’imaginaire. Une carte intitulée Map Piece préconise de «dessiner une carte pour se perdre», tandis qu’une autre porte la consigne: «Dessinez une carte imaginaire. Placez un point sur la carte où vous souhaitez aller. Marchez ensuite dans des rues réelles en suivant votre plan inventé».

Qu’elles soient déconstruites, décentrées, renommées ou imaginaires, ces «zones sensibles» prouvent que toute cartographie n’est qu’une représentation subjective du réel.

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