ART | EXPO

X-Ville

09 Jan - 27 Fév 2016
Vernissage le 09 Jan 2016

Un intérêt pour l’urbanisme, la ville et ses usages, traverse toutes les œuvres de Jordi Colomer. Il présente ici la vidéo X-Ville (2015) dans sa version installation, ainsi que le film Svartlamon parade (2014) mené dans la ville de Trondheim en Norvège.

Jordi Colomer
X-Ville

Protéiforme (films, photographies, sculptures ou installations), généreuse et singulière, l’œuvre de Jordi Colomer est toutefois toujours identifiable. Souvent à travers les sujets d’urbanisme et d’architecture, l’artiste évoque la question des utopies, les valeurs humanistes, le dialogue au quotidien avec l’autre.

Dans X-Ville, l’artiste s’intéresse au travail de l’architecte et penseur de l’urbanisme Yona Friedman, et plus spécifiquement à son ouvrage Utopies réalisables (1974) pour qui toute société est en quelque sorte une utopie réalisée. X-Ville cite Utopies réalisables, avec des extraits qui jouent le rôle d’un prologue et un épilogue du film, séquences qui ont été tournées dans un théâtre, et où une jeune fille devant la caméra dit le texte, qui lui est soufflé par une dame âgée qui à son tour la suit.

A l’intérieur du film, il est question d’un autre ouvrage de Yona Friedman, les Manuels qu’il a réalisé entre 1975 et 1992, sorte de bandes dessinées aux sujets très variés; il y sont abordés des questions sur la ville et la nature, mais aussi des contes africains ou la monadologie de Leibniz, toujours avec une intention didactique.

Jordi Colomer a choisi d’interpréter librement un des chapitres «Où commence la ville» et de le mettre à l’épreuve d’un format filmique, mais aussi du passage du temps. «Les réflexions de Yona Friedman apparaissent aujourd’hui de pleine actualité, peut être est-ce la démonstration d’un des axiomes de Friedman — et au sujet duquel nous avons beaucoup discuté avant tournage avec les étudiants lors du workshop où ce projet a pris forme affirmant qu’il faut deux générations entre le moment où une Utopie est énoncée et qu’elle soit réalisable. Il est question également de qui est le public, et à qui est dirigé le film. Je l’envisage aussi comme le pilote d’une série de chapitres d’une télévision réalisable.»  (Jordi Colomer, entretien avec Nicolas Féodoroff dans le cadre du festival Fid Marseille, juillet 2015)

Le film se compose d’une voix-off, de lectures, de déambulations et de manipulations de structures-décor figurant la ville. Pour Jordi Colomer, le pari était de tourner d’abord des images d’une grande ville générique, «comment vivent les gens dans ces grandes villes?» et puis des propositions d’une ville utopique en construction. Il s’agissait en même temps de l’existant et de sa transformation, c’est-à-dire donner des images d’une «utopie réalisable» au-delà de toute anecdote documentaliste.

Pour cela s’est imposé à Jordi Colomer le besoin de créer un monde qui — se montrant pure construction, pur décor — pourrait admettre dans son sein ces transformations, avec des règles et lois propres. Un grand décor qui ne suivait aucun plan pré-établi, mais qui trouve sa place à chaque fois, qui se fabrique devant la caméra, qui se fait «avec ce qu’on a», et qui admet des actions imprévues à l’intérieur.

Dans le cadre de cette exposition sera également présenté un film de Jordi Colomer mené dans la ville de Trondheim en Norvège: Svartlamon parade, 2014. Il est ici question de la reconquête de l’espace public, à la lumière d’archives historiques de parades délirantes qui étaient alors organisées dans cette ville depuis le début du XXème siècle et jusqu’à la fin des années 80.

Vernissage
Samedi 9 janvier 2016

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