ART | EXPO

Wild Feature 2

14 Nov - 09 Jan 2010
Vernissage le 14 Nov 2009

Cette exposition prend appui sur la revendication de huit artistes en cette première décennie du XXIe siècle, d'une «fauve attitude», digne de leurs illustres prédécesseurs au début du XXe, ceux de la Cage aux Fauves du Salon d’Automne de 1905.

Brian Belott, Melissa Brown, Brendan Cass, James Benjamin Franklin, Jesse A. Greenberg, John Hodany, Misaki Kawai, Taylor McKimens
Wild Feature 2

«Wild Feature 2» rassemble huit jeunes artistes d’une même génération (entre 29 et 35 ans) travaillant à Brooklyn à l’initiative de l’un d’entre eux: Brian Belott. Une première édition a été présentée au Zürcher Studio à New York en juin-juillet derniers et la galerie Zürcher à Paris organise cette seconde édition du 14 novembre au 30 décembre 2009. Hormis Brian Belott, qui a bénéficié cette année d’une double exposition en mars-avril tant à la galerie parisienne qu’au Salon du dessin contemporain (Carreau du Temple), les sept autres exposeront pour la première fois en France: Melissa Brown, Brendan Cass, James B. Franklin, Jesse A. Greenberg, John Hodany, Misaki Kawai et Taylor McKimens peuvent être qualifiés de peintres même si l’on remarquera que ces diverses manières de «peindre» montrent combien ils s’affranchissent des contraintes de ce qui fait habituellement «tableau».

Cette exposition «parisienne» est justifiée par le fait que les uns et les autres revendiquent en cette première décennie du XXIe siècle une «fauve attitude», digne de leurs illustres prédécesseurs au début du XXe, ceux de la Cage aux Fauves du Salon d’Automne de 1905. Brendan Cass, par la représentation surdimensionnée de ses paysages, par exemple, fait penser à Vlaminck affirmant, à propos des lignes télégraphiques «qu’il faudrait les peindre énormes, tant il passe de choses là-dedans».
Melissa Brown pratique la gravure sur bois (pratique répandue chez les fauves et les expressionnistes allemands du début du XXe siècle) pour «imprimer» double face un «dollar» géant d’une grande délicatesse formelle, qualité que l’on retrouve dans les scènes d’une précision énigmatique de James B. Franklin ou dans les peintures sur papier découpés-assemblés littéralement fascinantes (y compris au plan cinétique) de John Hodany.

Les assemblages et les installations mixed media de Jesse A. Greenberg sont d’une étonnante fraîcheur. Ils ne ressemblent à rien de connu. Avec des objets ou des débris d’objets provenant des sources les plus diverses – un siège baquet, un morceau de grillage, des matières plastiques prélevées et détournées – il se pose en apôtre de l’anti-technologie. Sous un aspect psychédélique enfantin et sucré, les peintures et les installations en papier mâché de la japonaise Misaki Kawai (Kawai pouvant se traduire par cute), qui font autant penser aux paysages de Milton Avery qu’au «Muppet show», révèlent en fait une critique féroce de la société américaine.

Mais s’il est une qualité commune et essentielle aux uns et aux autres, c’est certainement une forme d’humour délicat mais néanmoins corrosif qui transpire dans les tableaux et les dessins de Taylor McKimens et que l’on pourrait aussi qualifier de «provocation sensible» en souvenir d’un Martin Kippenberger – l’un des Neue Wilde allemands – dans cette capacité d’oscillation, voire de vertige d’un microcosme: tel qu’il s’exprime par la concentration des collages et des livres de Brian Belott capables de projeter le regardeur en téléportation.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Nicolas Villodre sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

critique

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