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Voir l’architecture

Les textes et l’iconographie de cet ouvrage interrogent le rôle du design graphique dans la construction des savoirs en relation avec l’architecture, celles des édifices et celle de l’information ou des données. Les six contributions réunies ici témoignent d’une journée d’étude qui s’est tenue en mars 2012 à l’Ecole supérieure d’art et de design de Valence.

Information

Présentation
Annick Lantenois & Gilles Rouffineau (dir.)
Voir l’architecture. Contribution du design à la construction des savoirs

Rendre présent, rendre visible, tel serait le double lien qui traverse et réunit les six contributions du présent ouvrage auquel ont participé les auteurs à la suite d’une journée d’études organisée par l‘École supérieure d’art et design — Grenoble — Valence le 20 mars 2012 dans le cadre du programme de recherche «Enjeux du design graphique, une pensée de la relation».

L’argument initial est le suivant. Nos vies quotidiennes dépendent aujourd’hui tout autant de l’architecture du bâti que de celle des données numériques. Mais ce rapprochement n’est pas le fait d’une relation métaphorique, d’un simple transfert de surface, il résulte bien davantage d’une similitude profonde. Les mêmes questions de structures, d’agencement, d’accès, de parcours, de visibilité, de protection et d’identité traversent et relient nos différents usages de ces constructions. Par-delà l’évidence de leur irréductible singularité matérielle (ou logicielle…), il s’agit ici de croiser des réflexions qui engagent au plan de la conception — dans l’histoire et dans le présent — des moments critiques dans la perception de ces architectures.
Des représentations ou schématisations gravées, dessinées ou peintes, antérieures à la lettre moderne du design, présentent des propriétés narratives, sémantiques et esthétiques qui participent à fixer et à transmettre des savoirs nouveaux.

Proximités et distances, hiérarchies, contrastes, tensions ou analogies jouent sur des surfaces optiques et contribuent par le récit à dessiner un réseau de sens dont la véritable portée suppose un effort de contextualisation historique. Se révèle alors, des traités de l’Antiquité aux graphisme architectural des années 1960 et de la Renaissance illustrée de ces ouvrages antiques aux derniers algorithmes numériques rendus visibles et animés, un rôle partagé d’explicitation qui suppose la construction d’un monde. Insérées dans un moment historique, ces productions visuelles permettent de mieux comprendre des controverses nées à partir de théories à Las Vegas ou lors de la construction récente du stade Olympique à Londres, d’étayer les conceptions novatrices et utopiques d’Archigram ou de comprendre l’évolution lexicale sur des graphes, d’imaginer les effets de nos pratiques actuelles de lectures grâce à des visualisations singulières ou de saisir le fondement logique qui préside à l’élaboration des connaissances.

Quelles présentent ou re-présentent — selon le moment de leur apparition — les figures graphiques qui nous importent alors sont celles qui donnent à penser et créent des ruptures, celles qui tranchent sur le fond de nos savoirs antérieurs, ou plus largement, de nos habitudes perceptives, et permettent ainsi d’établir des corrélations.

Avec les textes de: Valéry Didelon, Pascal Dubourg-Glatiny, Jeroen Barendse (LUST), Kester Rattenbury, Anne-Lyse Renon, Albena Yeneva.

Ouvrage publié en coédition avec l’École supérieure d’art et design Grenoble/Valence.

Sommaire

— Introduction, par Annick Lantenois & Gilles Rouffineau
— Réduction en art et visualisation des savoirs, Pascal Dubourg Glatiny
— (Re) présentation. Trois (ou quatre) projets (plus ou moins) récents, par Kester Rattenbury
— Architecture et signes, architecture comme signes, par Valéry Didelon
— Entretien, Valéry Didelon avec Annick Lantenois & Gilles Rouffineau
— «Design graphique» et «objectivité»: la question des méta-atlas, par Anne-Lyse Renon
— La fin du mot tel que nous le connaissons, par LUST (Jeroen Barendse)
— Cartographier la controverse du stade olympique des Jeux de Londres 2012, par Albena Yaneva
— Biographies
— Version anglaise