ART | EXPO

Visions fugitives. Du dessin animé aux images de synthèse

11 Fév - 15 Avr 2012
Vernissage le 11 Fév 2012

Tout en montrant l’évolution technique du dessin d’animation, l’exposition est centrée sur le thème des «Visions fugitives». Animer le dessin, ce n’est pas seulement donner à voir le mouvement par la succession des images. C’est montrer la naissance, les mutations ou la disparition d’une forme.

Thomas Bayrle, Justin Bennett, Robert Breer, Jim Campbell, Alexandra Crouwers, Maïder Fortune, John Gerrard, Jannick Guillou, William Kentridge, Jan Kopp, Les Riches Douaniers, Thor Ochsner, Laurent Pernot, Qiu AnXiong, Kelly Richardson, Christian Rizzo, Chiang Iuan-hau, Hiraki Sawa, Alexander Schellow, Tabaimo, Francis Alys, Simon Faithfull, Angelo Plessas, Qubo Gas, Alexandre Alexeieff, Berthold Bartosch, Emile Cohl, Norman Mclaren.
Visions Fugitives, Du dessin animé aux images de synthèse

Domaine de la trace et de l’évanescence, l’animation donne à voir les transformations liées au temps qui passe; elle se prête à l’évocation de la vision subjective et des projections mentales, à celle du souvenir ou plutôt de la mémoire en acte, entre effacement et résurgence, comme à celle du fantasme, du rêve et du cauchemar.

Dans la technique traditionnelle d’animation, c’est le geste de la main qui donne vie à l’image, en ajoutant ou effaçant. Le numérique offre de nouveaux moyens à la création et à la métamorphose des images. Il facilite les hybridations, permet de dissoudre les figures en diminuant la résolution de l’image ou en les créant au moyen de leds.

Aujourd’hui, le spectateur peut assister à la transformation en temps réel d’un paysage reconstruit en 3D ou être invité à faire lui même apparaître et disparaître une image dans une installation interactive. Parmi les oeuvres conçues spécialement pour Internet, l’animation occupe une large place et les artistes peuvent intervenir sur Second Life ou s’inspirer de jeux vidéo et en détourner l’idéologie.

Car l’aptitude de l’animation à montrer des métamorphoses ne voue pas les oeuvres au fabuleux ou au féerique. Quand les silhouettes des films de notre enfance s’évanouissent dans la brume, les artistes parlent avec lucidité de la violence du monde contemporain et les fantasmes personnels se mêlent à la conscience des changements politiques.

L’urbanisme et l’échec de ses utopies sont un thème récurrent. Un paysage urbain ordinaire peut donner naissance, un bref instant, à la vision d’un monde ludique et convivial, ou révéler les tragédies secrètes des cités modernes. La transformation du dessin dit celle de la ville à travers l’Histoire et, avec les moyens technologiques actuels, les artistes montrent les ruines des utopies d’hier.

Fugacité et mutation des images font écho à l’instabilité du monde, aux revirements idéologiques, aux risques provoqués par les avancées technologiques et à l’angoisse qu’ils génèrent: celle de perdre prise sur le monde et de voir nous échapper cela-même que nous avons créé. Un nouvel humanisme se fait peut-être jour: seul au milieu d’un paysage virtuel, un homme se met à danser; dans une ville à moitié construite (ou détruite ?), un enfant qui joue nous laisse contempler la beauté de son visage.

Cette exposition se déroule dans le cadre de la manifestation «Dessiner-tracer», organisée par le Frac Nord-Pas de Calais.

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