ÉCHOS
01 Jan 2002

Un Christ électrocuté à Gap

De l’art contemporain dans une église peut surprendre. La sculpture de Paul Freyer, une piéta moderne représentant le Christ sur une chaise électrique a suscité de très vives réactions.

Par Emma Crayssac

L’exposition n’a duré qu’une semaine. Du 5 au 12 avril 2009, « Pietà », une sculpture représentant un Christ grandeur nature assis sur une chaise électrique, les membres encadrés par les sangles déliées, trônait dans la cathédrale de Gap dans les Hautes-Alpes. Une posture provocante imaginée par l’artiste britannique Paul Fryer et assumée par Mgr Jean-Michel di Falco, l’évêque de Gap et d’Embrun.

Polémique religieuse et artistique en plein Semaine Sainte. La démarche de l’évêque de Gap s’inscrit dans le calendrier liturgique comme un temps de réflexion sur la crucifixion. « Je voulais que le choc provoqué nous fasse reprendre conscience du scandale de quelqu’un cloué sur une croix », a déclaré Mgr di Falco à l’AFP (Le Monde, le 13 avril 2009).

Au-delà de ce message religieux, en adéquation avec sa fonction, Mgr di Falco développe une démarche en lien avec la société contemporaine, le scandale des peines de mort… Réflexion cruellement absente du discours théologique surtout après les récentes déclarations polémiques du Pape sur le préservatif en Afrique.

Le recours à l’art contemporain et l’audace de cet évêque a attiré 3 000 visiteurs à la cathédrale de Gap pour voir cette Å“uvre de la collection François Pinault. Finalement, par cette « Pietà », l’Eglise se rapproche du quotidien et utilise un langage presque politique…
Pour faire oublier une polémique, rien ne vaut d’en créer une autre savamment orchestrée.

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