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Triennale de Vendôme 2015

23 Mai - 31 Oct 2015
Vernissage le 23 Mai 2015

La triennale d’art contemporain de Vendôme offre, pour la première fois, un panorama de la création en région Centre-Val de Loire. Elle présente les œuvres de 25 artistes, tous issus de la région ou y travaillant régulièrement, qui investiront la ville de Vendôme: principalement le Manège Rochambeau, mais aussi le musée de Vendôme et l’espace public.

Saâdane Afif, Quentin Aurat & Émilie Pouzet, Rémi Boinot, Karine Bonneval, Thierry-Loïc Boussard, Baptiste Brévart & Guillaume Ettlinger, Bernard Calet, Combey Pion, Sanjin Cosabic, Mario D’Souza, Mathieu Dufois, le collectif Galerie du Cartable, Geoffroy Gross, Nils Guadagnin, Hayoun Kwon, Seba Lallemand, Olivier Leroi, Cécile Le Talec, Marie Losier, Mr Plume & IncoNito, Malik Nejmi, Jérôme Poret, Catherine Radosa, Massinissa Selmani, Dorothy-Shoes.
Triennale de Vendôme 2015

Du 23 mai au 31 octobre 2015 se tiendra, en Région Centre-Val de Loire, la 1ère édition de la Triennale de Vendôme. Cette triennale d’art contemporain offre pour la première fois et à travers la sélection transgénérationelle et pluridisciplinaire effectuée par Emmetrop (commissaires Érik Noulette, Nadège Piton, Damien Sausset), un panorama de la création actuelle de cette région. Des œuvres de 25 artistes plasticiens, tous issus de la région ou y travaillant régulièrement, ayant pour 20 d’entre eux bénéficié d’une aide à la création de la DRAC Centre (Direction Régionale des Affaires Culturelles) ou de la Région Centre-Val de Loire, investiront la ville de Vendôme: principalement les 1400 mètres carrés du Manège Rochambeau, mais aussi le musée de Vendôme ainsi que l’espace public.

Le lancement de la réhabilitation du Manège Rochambeau à Vendôme, propriété de l’État, a permis en effet d’imaginer une telle manifestation, bénéficiant d’un bâtiment imposant tant dans sa surface que dans sa beauté épurée si caractéristique de l’architecture militaire du XIXème siècle: 1400 m2, près de 12 m de hauteur, et surtout cette fameuse charpente de fer, si légère et aérienne, imaginée par l’ingénieur Camille Polonceau en 1854.

Des œuvres de tous médiums: sculptures, installations, vidéos, photographies, peintures, dessins… majoritairement produites pour l’occasion, y seront agencées de manière originale au sein d’une scénographie novatrice imaginée par Christophe Moreau, donnant la liberté aux artistes de concevoir l’espace adéquat portant au mieux leurs créations. Le Manège Rochambeau se transformera ainsi en une sorte de mini-ville colorée, en un labyrinthe de formes et de volumes savamment conçu pour un parcours surprenant.

Le musée de Vendôme, riche de collections d’art ancien, de mobilier historique et d’objets ethnographiques, accueillera quant à lui une vaste installation de Saâdane Afif revisitant le ready-made Fountain Archives de Marcel Duchamp de 1917, pièce muséale ainsi montrée pour la première fois en France.
Mr Plume & IncoNito réaliseront des graff dans la ville, tandis que Catherine Radosa présentera une pièce sonore en extérieur.

Si certains artistes, tels Geoffroy Gross ou Sanjin Cosabic, ont pour ambition d’explorer ce qui fonde l’acte pictural, d’autres privilégient diverses formes d’enregistrement du réel comme la vidéo. C’est notamment le cas de Marie Losier qui s’associe pour l’occasion avec la Galerie du Cartable. De cette collaboration naît un plateau de tournage en activité doublé d’un cinéma qui, régulièrement, présentera un ensemble de films d’artistes présents dans la Triennale.
Parfois, l’image en mouvement peut donner lieu à des fictions étonnantes, imaginant des univers sombres ou bien féériques, souvent hors norme comme en atteste le travail de Mathieu Dufois. Dans d’autres cas, la vidéo incarne une synthèse précaire entre un univers et les grandes questions qui agitent notre monde, comme dans le film étonnant de Malik Nejmi.

On retrouve ce même questionnement sur l’histoire contemporaine, sur la manière dont elle se construit, dans la vidéo d’Hayoun Kwon qui revient sur les heures sombres des deux Corées. Ce rapport au réel passe aussi par un travail de mise à distance de notre quotidien ou de perturbations de celui-ci comme le démontrent l’installation de Bernard Calet, celle du tandem Baptiste Brévart & Guillaume Ettlinger, ou encore les sculptures abstraites en sucre de Karine Bonneval. Chez Massinissa Selmani, l’image, qu’elle soit dessinée ou trouvée dans les supports de presse, prend une dimension ouvertement politique. Quant aux photographies de Dorothy-Shoes, elles attestent d’une enquête subjective sur la manière dont certaines personnes touchées par la maladie construisent un nouveau rapport au corps.

Avec Mr Plume & IncoNito, il faut percevoir leur pratique du graff comme un questionnement sur les formes qu’une image peut prendre dans l’espace public. Nils Guadagnin ou dans un registre plus coloré Mario D’Souza, l’un et l’autre nous incitent à refuser une vision de l’univers imposée par les télés et médias pour retrouver la puissance simple des productions de la nature. Les performances de Quentin Aurat & Émilie Pouzet s’amusent de la puissance de nos habitudes.

L’installation sonore de Catherine Radosa résulte de son investigation presque ethnologique dans la ville de Vendôme. Mais au sein de la Triennale, certains se sont aussi engagés dans une déconstruction expérimentale des langages de l’art tel Combey Pion et ses photographies de sculptures en papier d’objets usuels, tel Seba Lallemand et ses jeux picturaux proches de l’abstraction la plus totale, telle Cécile Le Talec et son imposante sculpture sonore, ou encore Jérôme Poret qui manie avec brio le détournement des codes de l’esthétique du Rock.
Enfin, plusieurs pratiques développent une forme d’humour comme autant de réponses distanciées à la crise généralisée de notre monde, notamment avec les objets faussement ethniques d’Olivier Leroi.

La description de cette sélection ne serait pas complète sans citer la présence de quelques artistes atypiques comme Saâdane Afif, natif de Vendôme, qui bénéficie aujourd’hui d’une importante reconnaissance internationale, ainsi que de Thierry-Loïc Boussard, disparu prématurément et dont l’œuvre picturale protéiforme se révèle d’une indéniable pertinence.

Enfin, la Triennale est l’occasion de découvrir le dernier travail vidéo et sculptural de Rémi Boinot, artiste passeur de la région. 25 artistes donc, 20 directement issus de la liste des artistes provenant des aides à la création, et 5 choisis librement par les commissaires parmi l’ensemble des artistes emblématiques de la Région Centre-Val de Loire. Si certains sont reconnus, beaucoup d’autres restent à découvrir; si un fort pourcentage appartient à la génération montante, d’autres sont en milieu de carrière. Tous ont eu à cœur d’exposer des œuvres produites spécialement pour l’occasion ou rarement présentées au public.

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