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They were blind, they only saw images

30 Jan - 08 Mar 2014
Vernissage le 30 Jan 2014

Mounir Fatmi présente des œuvres questionnant, par le biais d’une grammaire de l’identité et de la controverse, les paradoxes de la représentation du Sacré. Par l’utilisation de différents média tels que l’installation, la vidéo, l’impression ou encore la performance, Mounir Fatmi poursuit l’exploration possible des différents langages.

Mounir Fatmi
They were blind, they only saw images

Mounir Fatmi, artiste d’origine marocaine, présentera de nouvelles œuvres questionnant, par le biais d’une grammaire de l’identité et de la controverse, les paradoxes de la représentation du Sacré. Par l’utilisation de différents média tels que l’installation, la vidéo, l’impression ou encore la performance, Mounir Fatmi poursuit l’exploration possible des différents langages; des textes mystiques du soufisme, aux essais de Spinoza jusqu’aux écrits controversés de Salman Rushdie.

Mounir Fatmi rend visible pour le spectateur l’aspect souvent paradoxal de notre lecture des images. Il nous invite par cette exposition à prendre part à un voyage des sens, dépassant le simple acte de voir, dans un lieu où s’installe le dialogue entre physique et métaphysique.

L’exposition s’ouvrira sur la projection de la vidéo Sleep Al Naim consacrée à l’auteur Salman Rushdie; référence formelle au film expérimental réalisé par Andy Warhol en 1963 présentant le poète John Giorno endormi. Dans l’impossibilité de rencontrer l’écrivain britannique, Mounir Fatmi utilise ici les nouvelles technologies de l’image afin de symboliser le statut contradictoire de l’auteur, dans son sommeil, entre vulnérabilité et force tranquille.

Who is Joseph Anton?, œuvre également inspirée par la figure de Rushdie, démontre l’intérêt de Mounir Fatmi autour du concept de portrait-robot. Pour cette œuvre, imprimée au jet d’encre sur miroir, il utilise comme prétexte le pseudonyme de Salman Rushie — Joseph Anton — composé des noms des auteurs Joseph Conrad et Anton Chekhov. Par la construction d’un portrait unique à partir des visages des trois écrivains, Mounir Fatmi concrétise visuellement pour le spectateur une identité nouvelle, celle du fugitif.

La Divine Illusion, réalisée selon la même technique, superpose des pages de livres sacrés et des planches d’études du test de Rorschach. Avec cette série d’œuvres, Mounir Fatmi tente d’interroger le spectateur sur la valeur de vérité absolue souvent accordée au texte du religieux pour démontrer l’importance de l’interprétation.

Aussi, la sculpture performative Le Paradoxe de l’unicité mettra en scène une machine à remouler obsolète, référence à l’œuvre emblématique de Malévitch, l’Aiguiseur de couteau de 1912 marquant le passage de la figuration au suprématisme et l’abstraction. Ici, des morceaux de calligraphie arabe seront aiguisés puis dispersés autour de la machine, et se feront les représentants d’une écriture arabe antérieure à la révélation du texte sacré du Coran. Libéré ainsi de sa forme écrite, le texte religieux retrouve son abstraction potentielle abandonnant sur le sol le dogmatisme engendré par l’écriture.

Jusqu’à preuve du contraire (03) propose une nouvelle version d’une installation créée par l’artiste en 2012. Composée de néons lumineux sur lesquels sont retranscrits la Sourate 24 du Coran s’intitulant «Lumière», l’installation se propose comme une source hypnotique qui à force du regard imprime le texte sacré sur l’œil du spectateur. L’œil se fait ici par effet cinétique le porteur d’une mémoire individuelle du Sacré projetant ensuite ses écrits sur le monde qui l’entoure.

Vernissage
Jeudi 30 janvier 2014

critique

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