DANSE | SPECTACLE

Théorie des prodiges

29 Mar - 31 Mar 2017

Le Théatre national de Chaillot présente Théorie des prodiges de Système Castafiore, un spectacle qui incite à embrasser les mystères d’un univers en transformation perpétuelle qui bouleverse notre connaissance du temps, de l’espace, et de nous-mêmes.

Théorie des prodiges prend pour point de départ la découverte d’un manuscrit du XVIème siècle répertoriant miracles et différents prodiges survenus antérieurement. Divers phénomènes, échappant à la seule explication rationnelle, tels le passage de comètes, la naissance de moutons à cinq pattes, ou l’existence de démons et de merveilles y sont ainsi décrits.

Composé de la chorégraphe Marcia Barcellos et de Karl Biscuit , Système Castafiore se propose avec Théorie des prodiges un spectacle complet conjuguant différentes pratiques artistiques puisque la danse se mêle à la fois à l’image, à la musique, au chant, et à la scénographie.

Théorie des prodiges

Le constat, pensent les membres de Sytème Castafiore, importe d’être rappelé. Alors que les phénomènes inexpliqués donnaient lieu à des analogies et des interprétations composant une sorte de «pensée magique» ou ésotérique, la science moderne a imposé sa froide rationalité physique et mathématique. Rien ne saurait demeurer inexpliqué sans recours au raisonnement scientifique. Théorie des prodiges suggère alors de réenchanter le monde pour retrouver cette part d’imaginaire que ne peuvent remplacer nos piètres substituts, les images.

Théorie des prodiges : le pouvoir de l’imagination

Théorie des prodiges décrit d’abord le monde sous forme d’une succession de tableaux ou prodiges se déroulant selon un dispositif scénique particulier. Sur scène, une toile transparente s’interpose entre cette dernière et le spectateur, instaurant une distance à même de signifier l’écart entre réalité immédiate et phénomènes étranges et apparemment inexpliqués. Cette distance est en quelque sorte une invitation à se laisser emporter par ce mode de pensée singulier qu’est l’ésotérisme. Sons et images projetées font du plateau le lieu d’un imaginaire retrouvé auquel donnent consistance quatre danseuses, deux chanteuses, et une comédienne dont le monologue sert de ligne directrice à cette Théorie des prodiges.

Ainsi se succèdent divers propos sur le monde considérant d’abord la création. n peut y voir l’un des néphélims, l’un de ces anges déchus, se déplacer dans les airs, à l’instar. Puis, l’apparition du langage, et le mystère de d’existence comme telle, entre l’œil unique d’une créature cyclopéenne et un homme oiseau coiffé d’un haut de forme. Des animaux imaginaires, rapprochant le spectateur d’une scène d’un tableau de Brueghel l’Ancien, apparaissent aussi. Et à côté de la naissance de la mystique, surgit l’idée du rien, puis celle de l’infini sous sa forme mathématisée, ne manquant pas d’accentuer le contraste entre ce qui fut perdu, la poésie de l’imaginaire et la réduction rationnelle du monde naturel. Théorie des prodiges veut nous convier de la sorte à entrer dans les mystères d’un univers en transformation perpétuelle qui bouleverse notre connaissance du temps, de l’espace, et de nous-mêmes.

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