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The Registry of Promise: The Promise of Multiple Temporalities

14 Juin - 14 Sep 2014
Vernissage le 13 Juin 2014

Deuxième partie d’une série d’expositions jouant sur les lectures multiples du concept de promesse, «The Promise of Multiple Temporalities», se concentre sur la notion du temps qui passe en s’opposant à sa vision linéaire. Dans l’exposition, le temps alterne entre moments d’expansion et haltes abruptes, tournoie sur lui-même, ou se transforme en eau.

Patrick Bernatchez, Juliette Blightman, Rosalind Nashashibi, Francisco Tropa, Andy Warhol, Anicka Yi
The Registry of Promise: The Promise of Multiple Temporalities

«The Registry of Promise» est une série de quatre expositions se déroulant sur une période d’un an. Il s’agit de quatre expositions autonomes mais tout de même étroitement liées, pouvant être lues comme différents chapitres d’un livre. Le projet sera inauguré à la Fondazione Giuliani avec «The Promise of Melancholy and Ecology», il sera suivi par «The Promise of Multiple Temporalities» au Parc Saint Léger, puis par «The Promise of Moving Things» au Crédac d’Ivry et trouvera sa conclusion avec «The Promise of Literature Soothsaying and Speaking in Tongues» au SBKM/De Vleeshal.

Ces expositions abordent et jouent sur des lectures multiples et simultanées du concept de promesse: anticipation du futur, maintien ou rupture de la promesse, ainsi qu’un sentiment d’inéluctabilité, positif et négatif.
Une telle polyvalence revêt, en ce moment historique, un caractère particulièrement poignant. Les notions de progrès technologique et scientifique inaugurées par le Siècle des Lumières n’ont plus la cote d’antan, et nous avons abandonné depuis longtemps la vision linéaire de l’avenir qui leur était associée. Cette ancienne vision a entre-temps été remplacée — si l’on peut parler de remplacement — par le spectre menaçant d’une catastrophe écologique globale. De la promesse anthropocentrique de la modernité, nous sommes apparemment passés à une foi négative dans le post-humain. Et pourtant, l’avenir n’est pas nécessairement un livre clos. Loin d’être fataliste, «The Registry of Promise» prend en considération les différents modes du futur tout en essayant d’en concevoir de nouveaux.

«The Promise of Multiple Temporalities» au Parc Saint Léger, répond à l’effondrement de la foi dans le progrès et à la conception singulière du temps linéaire, laquelle repose sur une autre conception du temps: multiple, contradictoire et cependant coexistante. Ici, le temps tisse sa toile dans des directions multiples, alternant moments d’expansion et haltes abruptes, tournoyant sur lui-même, ou se transformant en eau.

Spécialement commandée à un horloger Suisse, Black Watch, de Patrick Bernatchez, accomplit un tour de cadran non pas en vingt-quatre heures, mais en mille ans, réduisant ainsi presque à néant le cycle temporel d’une vie humaine. Là où cette œuvre utilise la montre pour étirer virtuellement le temps au-delà de la compréhension humaine, Lantern de Francisco Tropa, nous ramène à la nuit des temps. Dans le cadre de sa recherche sur les anciens instruments de mesure du temps, Lantern recrée une clepsydre — une horloge antique fonctionnant grâce au débit de l’eau régulé par un passage étroit — dont l’image est projetée contre un mur, comme une lanterne magique.
Please Water the Plant and Feed the Fish, de Juliette Blightman, focalise le temps sur un moment précis, à 15h, qu’elle considère comme un temps mort dans la journée. L’artiste demande à ce qu’une personne vienne chaque jour nourrir le poisson rouge et arroser la plante en pot disposés dans l’espace d’exposition. Quelque soit son occupation à 15h, cette personne doit l’interrompre et se livrer à cette activité on ne peut plus banale.

The Prisoner de Rosalind Nashashibi synthétise pour ainsi dire la boucle temporelle intrinsèque au travail de Blightman. Cette installation, composée de deux projecteurs de film 16 mm alimentant la projection désynchronisée d’un même film, montre une femme qui gravit à l’infini un escalier, comme si elle était à jamais prisonnière d’un seul et même moment infernal. Dans Sleep, célèbre exemple de fusion entre temps cinématographique et temps linéaire, Andy Warhol filme John Giorno, dormant, pendant cinq heures et vingt minutes.
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d’Anicka Yi, s’appuie, entre autres choses, sur le sens du memento mori, qui traverse invariablement l’exposition. Pour cette installation sculpturale, Yi a frit des fleurs dans une pâte tempura et les a placées sur de la résine remplissant une série de boîtes en carton évoquant Donald Judd. Par sa nature organique, ce travail est nécessairement dialectique: instable, il évoluera au fil du temps.

Commissariat
Chris Sharp

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