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The Player | The Apse, the Bell and the Antelope

12 Fév - 06 Mar 2016
Vernissage le 12 Fév 2016

Le Frac Poitou-Charentes présente The Apse, the Bell and the Antelope, un film d’Aurélien Froment, artiste français qui vit et travaille à Dublin. The Apse, the Bell and the Antelope parle du projet de la ville expérimentale d’Arconsanti, cité utopique imaginée par l’architecte Paolo Soleri et actuellement en cours de construction dans le désert d'Arizona.

Aurélien Froment
The Player The Apse, the Bell and the Antelope

The Apse, the Bell and the Antelope
est une vidéo dont la structure se confond avec le projet urbanistique utopique qu’elle aborde. Par ce procédé, Aurélien Froment met en évidence des processus de construction, des outils d’articulation et des objectifs de transmission, à la fois matériels et intellectuels, communément partagés par des domaines a priori étrangers. Ainsi, cette vidéo parviendrait à condenser des principes qui structureraient autant le storytelling que l’urbanisme ou encore le montage filmique.

The Apse, the Bell and the Antelope se déroule à Arconsanti, une ville expérimentale imaginée par l’architecte et urbaniste Paolo Soleri (1919-2013). En construction depuis le début des années 1970 dans le désert d’Arizona, la cité se fonde sur le principe de l’arcologie, une théorie définie par son concepteur: penser des projets urbains qui réconcilient l’architecture et l’écologie de manière harmonieuse. Dans la vidéo, la visite du site et le récit du projet sont assurés par Roger Tomalty, proche collaborateur de Paolo Soleri qui assura la direction des opérations de construction durant les premières années du chantier et qui transmet désormais la pensée de l’architecte.

Le pitch d’un film traitant d’une ville utopique génère une attente de nature documentaire qui se composerait d’images de la ville, de son implantation dans le paysage, de ses bâtiments, de ses habitants. L’approche d’Aurélien Froment est autre. L’artiste parle du film comme d’une «tentative d’adaptation cinématographique du projet de Soleri.» Il emploie la nature séquentielle du film comme un moyen de restituer ce projet en tant que construction théorique, spatiale et chronologique. Son approche est progressive et fragmentaire. La caméra n’est pas utilisée comme un outil d’illustration mais davantage comme un moyen de souligner un processus en cours.

De cette ville, Aurélien Froment ne nous livre aucune vue d’ensemble. C’est au fil des plans que l’on en construit progressivement une image qui reste approximative et toujours soumise aux impératifs spatio-temporels: lorsque le narrateur débute par la genèse du projet et l’étude de son implantation géologique, on ne peut voir de vues de la ville car les propos sont antérieurs à sa construction. Les éléments sont rendus visibles au fur et à mesure de l’avancée chronologique du discours et nous rapprochent du temps présent. L’élément réellement tangible de la vidéo est l’omniprésence du discours. Chaque plan est lié à la présence du narrateur qui apparaît et disparaît de manière artificielle à l’image. Il en ressort que la réalité de la ville tient autant dans sa théorie que dans sa réalisation matérielle, subissant chacune les affres de la nature hostile et dont on peut constater les effets pénibles du soleil sur Roger Tomalty.

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