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The Jungle Show II

04 Nov - 04 Déc 2016
Vernissage le 04 Nov 2016

L’exposition « The Jungle Show II » au Centre culturel suisse de Paris rassemble des photographies et vidéos de Yann Gross. Les images sont le fruit d’un périple de cinq ans à travers l’Amazonie. Elles sont le miroir de l’opposition entre tradition et modernité et engagent une réflexion sur la notion de progrès.

L’exposition « The Jungle Show II » présente au Centre culturel suisse de Paris des photographies et vidéos de Yann Gross qui forment un panorama lucide de l’Amazonie contemporaine.

Sur les traces du périple de Yann Gross dans la jungle amazonienne

Conçue comme la suite de celle présentée aux Rencontres de la Photographie Arles 2016, l’exposition poursuit le périple mené pendant cinq ans par Yann Gross le long du fleuve Amazone et de ses divers affluents, sur les traces d’un conquistador espagnol, Francisco de Orellana, entre la Colombie, le Pérou, le Brésil et l’Équateur.

Les œuvres pourraient être celles d’un conquistador moderne, muni de son appareil photographique et de sa caméra. Mais, s’il ne savait pas ce qu’il était venu chercher lorsqu’il est arrivé en Amazonie, Yann Gross connaît ce qu’il ne veut pas reproduire dans sa démarche : la croyance au mythe d’une altérité complète, d’un ailleurs exotique, la quête utopique de la découverte, ou encore d’une civilisation primitive qui serait à protéger.

Des photographies où se côtoient traditions et culture mondialisée

Les images fixes ou mouvantes de Yann Gross renvoient au contraire un portrait sans ménagement de sa propre personne et un tableau sans fard de l’Amazonie. A travers le motif récurrent de bateaux échoués sur le bord du fleuve, le photographe apparaît dans la lumière pathétique d’un explorateur submergé par sa volonté de rendre une vision exhaustive d’un monde dont il a défini lui-même les limites. Un autre leitmotiv traverse la série d’images : des zones naturelles qui ont été transformées par l’homme. Des espaces aménagés, prairies artificielles et lotissements de préfabriqués qui sont la marque d’une culture désormais mondialisée dans des territoires où la nature et l’identité locale ne se lisent plus qu’en creux.

Les photographies emblématiques de traditions des pays d’Amérique du Sud côtoient des photographies qui en révèlent la disparition. Le cliché Turtle shell cap, Bolivar community, Peru montre un jeune garçon portant sur la tête une carapace de tortue, témoin d’habitudes locales, la chair de tortue étant un des aliments prisés au sein des communautés installées sur les berges du Río Curaray. Celui intitulé Tupichua, the jaguar woman, Iquitos, Peru expose une femme nue portant un masque de jaguar, représentation d’une entité mythique péruvienne. A ces images s’opposent celles d’un ancien chaman devenu portier de l’église évangélique de son village, suite à l’abandon des rites ancestraux, ou encore celle d’une gagnante d’un concours de beauté. Autant de facettes de l’Amazonie moderne qui nourrissent une interrogation sur les notions de développement et de progrès.

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