ART | EXPO

The Crack-Up

14 Mar - 18 Avr 2009
Vernissage le 14 Mar 2009

Dans son travail, Mai-Thu Perret traite du modernisme et des différentes formes d’incarnation d’utopies. A travers la production d’objets manufacturés qu’elle place souvent au sein d’un scénario fictif élaboré, elle investit le statut de l’oeuvre d’art et son contexte de production.

Communiqué de presse
Mai-Thu Perret
The Crack-Up

La galerie Praz-Delavallade présente la seconde exposition personnelle qu’elle consacre à Mai-Thu Perret. Dans « The Crack-Up », l’artiste présente un ensemble de nouvelles oeuvres dans les deux espaces de la galerie.

Dans son travail, Mai-Thu Perret traite du modernisme et des différentes formes d’incarnation d’utopies. A travers la production d’objets manufacturés qu’elle place souvent au sein d’un scénario fictif élaboré, elle investit le statut de l’oeuvre d’art et son contexte de production.



Depuis 1999, Mai-Thu Perret écrit «The Crystal Frontier», l’histoire d’un groupe de femmes déçu par une société capitaliste et patriarcale qui aurait fui dans le désert du Nouveau-Mexique pour fonder une communauté autonome.

Appelée “New Ponderosa”, cette communauté tente de réinventer les relations au travail et à la nature. C’est sous la forme de fragments de journaux, de lettres ou de rapports d’activités écrits par ces femmes que l’histoire nous est transmise.

En plus de ce récit, Mai-Thu Perret crée des objets qu’elle présente comme “la production hypothétique” de cette communauté. Se référant à la phrase de Sol Lewitt “l’idée est la machine qui fait l’art”, Mai-Thu Perret a recours à la fiction comme à un mécanisme générateur, «une façon de créer une machine à faire de l’art».

A travers cette stratégie, elle tente de se libérer de la subjectivité de l’auteur et questionne sa position dans la production d’oeuvres d’art.
Les oeuvres de Mai-Thu Perret, utilisant une grande variété de médias (céramique, textile, peinture, sculpture ou film), ont toutes en commun une esthétique artisanale et utilisent le vocabulaire formel du modernisme. Les références au constructivisme russe, au mouvement Art & Craft, au minimalisme, ou à d’autres mouvements d’art moderne se retrouvent souvent dans son travail.

En imbriquant les mouvements historiques à sa propre fiction, Mai-Thu Perret questionne les utopies et la façon dont elles peuvent être un contexte de production pour des objets et en particulier des oeuvres d’art. Jouissent-ils d’une valeur additionnelle, d’une aura supplémentaire dès lors qu’ils sont issus d’un contexte utopique ?

A travers la production d’objets à la fois décoratifs et utilitaires, elle s’intéresse au statut de l’oeuvre d’art.

Son exposition à la galerie Praz-Delavallade, présente une série de tapis tachés de peinture qui évoquent le test de Rorschach et semblent convoquer les projections du spectateur. Ils sont aussi l’expression de la créativité libre et amusante des jeux d’enfants que les femmes de New Ponderosa recherchent dans le retour à la nature et à l’artisanat et qu’elles considéraient comme réprimée par la société patriarcale.

Deux grandes sculptures rectilignes rappelant les célèbres L-Beams de Robert Morris sont également présentées. Cette oeuvre emblématique mettait en avant l’idée que l’expérience de l’œuvre implique à la fois la sculpture, l’espace d’exposition et la position du spectateur.

Dans sa version de ces oeuvres minimalistes, Mai-Thu Perret utilise une section à losange ainsi qu’un tissu géométrique aux motifs de damier qui insufflent une esthétique artisanale et domestique à ces formes austères et modernistes.

Les 3 sphères en béton coulé sont elles aussi des formes minimalistes, bien qu’elles évoquent une fonction utilitaire puisqu’elles ont été inspirées par les balles d’exercice utilisées en gymnastique.

En plus de ces oeuvres, deux sérigraphies de textes issus de «The Crystal Frontier» seront présentées. L’une d’elles évoquant la répétition et la fatigue.

Dans cette exposition, il y a beaucoup de références au mouvement du corps, à une forme de danse ou de rituel, mais celui-ci demeure absent. Les tapis sont comme les traces d’une performance que l’on ne voit pas, les sculptures évoquent des accessoires de scène abandonnés et les sphères des balles d’exercice. Toutes ces oeuvres sont comme les vestiges d’un événement passé.

Le titre de l’exposition “The Crack-Up” se réfère au livre de F. Scott Fitzgerald du même titre qui regroupe des fragments apparemment inachevés et désordonnés, des notes ou des lettres, ainsi que l’essai éponyme de 1935 dans lequel Fitzgerald décrit son état de désespoir économique et spirituel. Pour l’artiste, the Crack-Up se réfère également à la faille qui existe entre l’oeuvre d’art et son interprétation ou entre un objet et le récit dont il est prétendument issu.


critique

The Crack-Up

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