ART | EXPO

Temps Plein

03 Juin - 23 Juil 2016
Vernissage le 02 Juin 2016

La galerie melanie Rio présente l’exposition «Temps plein» de Thomas Tudoux. Dans la lignée de ses précédents travaux, l’artiste rennais explore le rapport au temps dans notre société. Ses dessins, vidéos, textes et installations auscultent l’hyperactivité imposée comme valeur dominante.

Le titre «Temps plein» indique d’emblée que l’exposition de Thomas Tudoux à la galerie melanie Rio est consacrée au temps et plus précisément à l’impératif d’utiliser pleinement celui qui nous est imparti.

A l’aide de modes d’expression multiples — dessin, vidéo, texte et installation —  Thomas Tudoux observe depuis 2009 les rapports au travail et l’hyperactivité propres aux sociétés contemporaines. Les titres de ses précédentes  expositions, «Hyperactivité», «Chronophage» ou encore «Non-stop», sont révélateurs de la cohérence de sa démarche.

Dans l’ensemble de dessins à la pierre noire sur papier intitulé Insomnie, un buste de femme surmonté d’une cocotte-minute rejette de la vapeur de tous côtés. Un autre dessin figure un buste d’homme au-dessus duquel un ballon de football dégonflé fait office de tête. Dans un monde où le repos n’a plus sa place, le sommeil lui-même est perçu comme une perte de temps, jusqu’à l’épuisement.

De façon souvent acerbe, Thomas Tudoux révèle notre asservissement volontaire à la rapidité et au rendement qui affecte tous les champs de notre société: l’école,  l’entreprise, la ville… Ses œuvres dénoncent le règne du stress, de l’anxiété, de l’évaluation et de l’impatience.

Organisée en trois chapitres — «Passe-temps», «Temps accéléré» et «Temps mort» —, l’exposition «Temps plein» s’inspire de certains sociologues selon lesquels l’efficacité est devenue la valeur dominante de notre époque. La promesse de la vie éternelle offerte par les religions a été remplacée par celle d’une éternité à l’intérieur même de notre existence terrestre. Il faudrait vivre «à temps plein», en accumulant activités et expériences.

Thomas Tudoux intègre l’obligation de productivité dans sa pratique artistique en travaillant sans cesse. Il détourne cependant cette hyperactivité en se consacrant à des tâches minutieuses naturellement chronophages. Ses dessins sont ainsi exécutés par d’infimes traits de crayon qui recouvrent toute la surface du papier. Une façon de déjouer l’obligation de frénésie.

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