ART | EXPO

Où est la maison de mon ami ?

22 Jan - 14 Avr 2019
Vernissage le 22 Jan 2019

L’exposition « Où est la maison de mon ami ? » réunit à la Maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff, les œuvres d’une vingtaine d’artistes syriens : dessins, peintures, sculptures, installations, vidéos et photographies transmettent de multiples regards, singuliers et sensibles, sur la question de la guerre, de la perte et de l’exil forcé mais aussi de la révolte, de l’espoir et de la reconstruction.

L’exposition « Où est la maison de mon ami ? » à la Maison des arts, centre d’art contemporain de Malakoff, offre un panorama de la scène artistique contemporaine syrienne à travers les peintures, dessins, sculptures, installations, vidéos et photographies d’une vingtaine de créateurs.

« Où est la maison de mon ami ? » : un panorama de l’art contemporain syrien

Avec son titre en forme de clin d’œil au film éponyme réalisé en 1987 par Abbas Kiarostami, l’exposition pointe ce qui relie les œuvres des artistes syriens réunis : toutes ces réalisations symbolisent à leur façon une maison habitée de bruits assourdissants, de douleurs, d’interrogations, de chocs mentaux et visuels, mais aussi de silences, de douceurs et d’échappées oniriques. Qu’il s’agisse de sculptures, d’installations, de vidéos, de peintures, de dessins ou de photographies, de la même façon que la maison accueille et protège et que l’ami soutient et console, l’art offre tout cela en sublimant l’expérience.

Pour leur film intitulé Sans ciel, réalisé en 2014, Bissane Al Charif et Mohamad Omran ont capté en stop-motion la destruction progressive de grandes maquettes de villes, reflétant ainsi l’anéantissement des villes syriennes qui s’opérait alors jour après jour. Les peintures qu’Akram Al Halabi réalise depuis Vienne, en Autriche, où il s’est installé en 2010, renvoient à la violence qui lui parvient à distance depuis la Syrie, son pays natal. La figure humaine apparaît hantée par le drame de la guerre, par des jeux de superpositions où se confondent le mort et le vivant, le beau et le défiguré, le rêve et le cauchemar.

Peintures qu’Akram Al Halabi, photomontages de Tammam Azzam, dessins de Khaled Takreti

La série de photomontages intitulée Bon voyage de Tammam Azzam montre des immeubles ravagés par le conflit que de gros bouquets de ballons multicolores élèvent dans le ciel. Si l’image pourrait-être poétique, elle est ici plutôt porteuse d’une vision désabusée et critique : ici, le ciel dans lequel s’envole la bâtisse éventrée est comme obscurci de tempêtes à venir, ailleurs, les bâtiments survolent des lieux emblématiques du pouvoir tels que le parlement de Londres et le siège de l’Organisation des Nations Unies à Genève…

Avec son dessin à l’encre sur papier intitulé Baluchons, Khaled Takreti, figure majeure de l’art syrien qui a influencé une génération d’artistes contemporains arabes, reprend le symbole par excellence du nomadisme et de l’exil, le baluchon. Les motifs noirs sur fond blanc dont ils sont ornés renvoient à des éléments de décoration traditionnels, tout en revêtant ici la dimension d’une sorte de deuil.

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