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Symposium, Votre rouge à lèvres a laissé des traces !

08 Mar - 08 Mar 2008

Plusieurs mois après l’affaire du baiser sur la toile blanche de Cy Twombly, la Collection Lambert souhaite ouvrir un débat sur l’enjeu esthétique et artistique de la création et de la réception de l’art contemporain.

Baldine Saint Girons, Céline Flécheux, Marie Muracciole, Corinne de Thoury, Carole Husson, Agnès Tricoire
Symposium :  Votre rouge à lèvres a laissé des traces !

Il aura fallu du temps pour que l’emballement médiatique fasse place à la sérénité indispensable à toute réflexion critique sérieuse.

Le baiser en question interroge l’espace public, et précisément la notion de spectateur. Quel est aujourd’hui le rôle du spectateur face à des productions artistiques souvent qualifiées d’hermétiques ou de spectacularisantes ?

Comment définir son acte propre sans ouvrir la voie au délire et au déluge de marques ou d’interventions individuelles ? 

Symposium prend le parti de défendre l’idée qu’agir c’est d’abord penser. Et c’est à partir de la notion d’acte esthétique que le rôle et l’implication du spectateur dans l’art seront interrogés. A l’ère de la « société du spectacle », le spectateur soulève aussi la question de l’impact de la culture et de sa médiatisation.

Ainsi l’acte du baiser a-t-il été d’abord perçu comme un acte « d’amour », sans considération pour son caractère notoire de vandalisme, en tout point semblable à une lacération ou un coup de marteau. Beaucoup d’interventions et de discours ont ainsi immédiatement et exclusivement focalisé l’attention sur le contenu symbolique du « baiser » plutôt que sur le statut et le destin d’une œuvre d’art et les droits de l’artiste qui en était l’auteur. 

Symposium prend le parti d’écouter et d’interroger la médiatisation d’un acte hors du commun et hors-la-loi sans omettre ce qui, dans les médias, en a été ignoré ou passé sous silence. Plus largement, Symposium s’interrogera sur ce que signifie restaurer une œuvre moderne ou contemporaine et quels sont les effets du vandalisme ? La question est cruciale : on a pu entendre que la toile de Cy Twombly était apprêtée industriellement et qu’il suffisait de la ré-apprêter sans se poser davantage la question de sa nature, alors même qu’elle était la seule du cycle non peinte par l’artiste. Que deviendrait alors son statut de début du cycle, de symbole originel des trois dialogues, de la pureté de son contenu, etc…?

Le Symposium sera introduit par Éric Mézil, directeur de la Collection Lambert.  La modération en sera confiée à Corinne Rondeau (Maître de conférences à l’Université de Nîmes, critique à France Culture) en coordination avec Stéphane Ibars de la Collection Lambert.

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