ART | EXPO

Styx

13 Mai - 13 Juin 2015
Vernissage le 13 Mai 2015

En se moquant de l’air du temps, Benjamin Swaim prend la peinture à bras le corps et s’ingénie à montrer l’irreprésentable. Sa peinture est remplie de digressions et de métamorphoses, dont les couleurs outrancières renforcent une obscénité teintée de burlesque. Dans les récents tableaux présentés ici, c’est à un jeu formel et chromatique qu’il nous invite.

Benjamin Swaim
Styx

Ulysse, pour connaître le chemin qui le ramènera à Ithaque doit traverser le Styx, aller à la frontière d’Hadès afin de consulter l’âme du devin Tirésias… Le Styx est un jour apparu dans une toile de Benjamin Swaim, et à l’horizon du fleuve un visage le regardait.

Dans les récents tableaux présentés pour sa seconde exposition à la galerie Jean Brolly, c’est à un jeu formel et chromatique que nous invite Benjamin Swaim. Il nous pousse à nous interroger sur des représentations étranges, plus proches de la dérision que du cauchemar.

Intitulées Styx, Dedans, Autoportrait, Le pendu ou encore L’adolescent, ces combinaisons et synthèses n’obéissent à aucune logique formelle ou symbolique: on y voit le plus souvent un corps, parfois deux, dans un paysage, et toujours un astre et ses rayonnements.

Les images, entre vitalité et agressivité, sexualité et voyeurisme, s’entrechoquent dans un débordement de couleurs quasi psychédéliques: des corps morcelés ou difformes proches de la caricature, des paysages désertiques ou irréels, des bateaux pris dans des eaux déchaînées baignent dans une lumière artificielle vue à travers des filtres colorés.

Toutes ces représentations apparaissent comme des flashs d’images collectées par une mémoire oculaire et se situent dans une lignée picturale fauve-expressionniste dont les grands noms sont Pablo Picasso, Emil Nolde, Otto Dix, Ernst Ludwig Kirchner, Jean Dubuffet, Francis Bacon, Philip Guston ainsi que la marque profonde de l’œuvre de Michel Blum (1928-1992) avec qui Benjamin Swaim a exposé en 2013 à la galerie dix291 à Paris.

Benjamin Swaim retiendra de ces maîtres une tension toujours palpable accentuée d’une culture contemporaine underground. Sa peinture est remplie de digressions et de métamorphoses, et les couleurs outrancières renforcent une obscénité teintée de burlesque.

En se moquant de l’air du temps, Benjamin Swaim prend la peinture à bras le corps et s’ingénie à montrer l’irreprésentable. Loin de tout lyrisme, il impose à notre regard une présence difficile qui peut provoquer un sentiment de répulsion et de dégoût.

Benjamin Swaim est un peintre franco‐américain né en 1970 à Paris.

Vernissage
Mercredi 13 mai 2015

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