ART | EXPO

Haunted Lives

05 Mai - 16 Juin 2018
Vernissage le 05 Mai 2018

L’exposition « Haunted Lives » à la galerie parisienne Praz-Delavallade présente des dessins aux crayons de couleur de Soufiane Ababri : des œuvres à la forte dimension politique qui mêlent réflexion sur l’immigration, le genre, la sexualité, la race, la classe sociale et l’histoire post-coloniale.

L’exposition « Haunted Lives » à la galerie Praz-Delavallade, à Paris, rassemble des dessins de Soufiane Ababri qui offrent la société marocaine vue à travers le prisme complexe de la sociologie, de l’histoire, de la politique…

Avec « Haunted Lives » Soufiane Ababri livre des instantanés de la vie à Tanger

Les dessins de Soufiane Ababri ont pour caractéristique d’être réalisés par l’artiste en position allongée, couché dans son lit : ces Bed Works reposant sur une pratique performative cachent ainsi derrière leur apparence inoffensive de dessins aux crayons de couleur une visée conceptuelle précise. L’artiste marocain reprend en effet ainsi à son compte la représentation des artistes orientalistes qui peignaient les modèles en position allongée, lascive et passive, pour mieux signifier leur domination sur eux.

Soufiane Ababri égrène des instantanés de la vie à Tanger, des scènes du quotidien qui semblent captées sur le vif comme des photographies volées. Ici, un homme en casquette et lunettes de soleil est assis devant une fenêtre inondée de ciel bleu, là, un groupe de jeunes hommes en caleçon de bain sautent dans la mer du haut d’une falaise, ailleurs un homme fait cuire son repas sur un petit réchaud, dans un intérieur populaire… Tous ses dessins sont marqués par la question de la virilité, une notion qui renvoie autant à l’érotisme sous-jacent qu’à l’idée de domination, centrale dans le travail de Soufiane Ababri.

Les Bed Works de Soufiane Ababri : des dessins politiques

Les Bed Works de Soufiane Ababri tendent à générer un discours combattant, selon une méthode qui s’inspire de certains modes de résistance de mouvements afro-américains et gay, et de la notion d’« empowerment » qui consiste à s’approprier un élément péjoratif pour le retourner en sa faveur. Si elle est politique, la démarche de Soufiane Ababri s’accorde pour seules armes ses crayons de couleur, mis au service d’une interconnexion entre les thèmes de la race, de la classe sociale, de l’immigration, du genre, de la sexualité, du corps et de l’histoire post-coloniale.

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