ART | EXPO

Solferino

15 Mai - 28 Juin 2007
Vernissage le 12 Mai 2007

«Solférino», mêlée sanglante et désordonnée des soldats français, sardes et autrichiens sous le Second Empire, donne son nom à cette série de peintures récentes que Katharina Ziemke présente aujourd’hui à la galerie.

Katharina Ziemke
Solferino

Katharina Ziemke a choisi pour titre de l’exposition de ses peintures récentes le nom d’une bataille, Solférino (24 juin 1859), mêlée sanglante et désordonnée des soldats français, sardes et autrichiens sous le Second Empire, plus connue pour les conditions épouvantables dans lesquelles les soins furent prodigués aux blessés que pour l’éclat de cette victoire mitigée de Napoléon III .

De ces désordres on a le reflet dans un tableau de Jean-Louis-Ernest Meissonnier conservé au Musée d’Orsay. La représentation que fait le peintre des replis du terrain glissant où s’accrochent les soldats en grappes, induit une comparaison insolite dans la mesure où la pétrification picturale des corps qu’ils soient supposés vivants ou morts évoque bizarrement une pâtisserie, une «pièce montée» indécente.

C’est du rendu de cette indécence que Katharina Ziemke tire l’invention d’une peinture paradoxale dont Thibaut de Ruyter dans le texte du catalogue note qu’elle lui fait penser à un biscuit de porcelaine dont «certaines couleurs, par leur artificialité, ne sont pas sans évoquer les colorants alimentaires pour teinter les gâteaux, les coulis et le massepain.»
«L’artifice et la beauté de la peinture, dit aussi Katharina Ziemke, sont rendus visibles par son silence. Les couleurs qui se posent sur les volumes désignent cette même peinture. Le rouge du pantalon d’un soldat mort peut ainsi déborder, comme si le peintre avait travaillé négligemment.» Le trouble vient de l’incertitude que le spectateur éprouve devant les images d’un monde qui semble peuplé de modèles réduits.

Pour sa toile intitulée Solférino (2006) note encore Thibaut de Ruyter, «l’échelle des montagnes, les corps inanimés, les petits cailloux translucides finalement bien plus gros que les hommes étendus, ajoutent encore à l’artificialité de la scène. Ce ne sont pas des jouets de plomb, ils sont bien morts sur des montagnes au relief adoucis par les vents constants et les explosions violentes, mais le sang de ce personnage au premier plan nous fait penser étrangement à un nappage en chocolat. La bataille, ici, est un lieu énigmatique et extraordinaire, un terrain de jeu pour enfants cruels et inconscients de leur pouvoir sur les objets.»

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