ART | EXPO

Slash

18 Mar - 30 Avr 2016
Vernissage le 17 Mar 2016

Faire l’expérience de l’autre, disait Levinas, c’est rencontrer le dénuement de son visage. Les portraits de Katinka Lampe offrent la possibilité d’explorer les limites de cette expérience, eux qui, derrière leur pâle vulnérabilité, irradient une grande liberté.

Katinka Lampe
Slash

Les portraits de Katinka Lampe offrent un florilège des expressions qui caractérisent la jeunesse, en particulier l’adolescence. De l’air résolument renfrogné de jeunes mâles, à la coquetterie exubérante d’une demoiselle, en passant par l’innocence encore lourde d’un regard qui se veut effronté, elle peint des visages dont on ne connaît pas plus l’histoire que l’identité, et qui surgissent sur grands fonds colorés.
De trois-quarts, de face, en buste, le regard droit ou dissimulé derrière la chevelure, les visages intriguent et semblent vouloir entrer en dialogue avec le spectateur. Ils expriment tous à leur manière le même souhait avec une certaine fébrilité: non pas jute grandir, mais s’agrandir, devenir plusieurs – si possible même quelqu’un d’autre.

La peintre nous livre ainsi une galerie de portraits, extrêmement raffinés tant dans la ciselure du trait, que dans les tonalités des corps, subtiles et minimales, qui résonnent avec des fonds contrastés. Ces tableaux à la densité élégante rappellent ainsi, tel un hommage néo-gothique, la profondeur de l’art et de la culture flamande et hollandaise de l’artiste. De cette manière sobre et empathique, Katinka Lampe évoque un certain silence et procure au spectateur une infime quiétude visuelle, proche d’un apaisement spirituel.
L’ensemble de l’exposition est conçu comme une scène de théâtre d’où surgissent des icônes maniéristes, dont les accessoires (masques, cols ou voiles) font le lien avec la vie quotidienne contemporaine. L’atmosphère qui s’en dégage est teintée de réminiscences surréalistes tandis que certains décalages stylistiques ne sont pas sans rappeler le fantasque d’une certaine culture chic et rock anglo-saxonne à l’image de l’ambiguïté punk d’Alexander Mc Queen.

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