ART | EXPO

Se fier aux apparences

27 Mar - 20 Sep 2015
Vernissage le 27 Mar 2015

Le dessin porte, chez Françoise Pétrovitch, la force d’une expression simple et essentielle et révèle un monde peuplé de personnages, d’animaux aux frontières de l’existence. En dialogue avec Richard Schotte, elle a opéré une sélection d’œuvres dans les collections du Laac et du Frac, qu’elle confronte ici à son propre travail.

Françoise Pétrovitch
Avec des oeuvres de: Ben, Bernard Rancillac, Robert Malaval, François Arnal, Gianni Bertini, Karel Appel, Gérard Schlosser, Jan Voss, Martine Martine, Jean-Louis Forain, Tsugouharu Foujita, Edouard Pignon, Atila Biro, Ivan Contrebas-Brunet, Père Pagès, Sonia Delauney-Terk, Vera Cardot, Gérard Duchêne, Roberto Matta, Aimé Félix Del Marle, Christine Deknuydt, Peter Saul, Marie-Noëlle Boutin, Berlinde De Bruyckere, Alighiero Boetti, Christian Boltanski, André Cadere, Erik Dietman, Jean Le Gac, François Morellet, On Kawara, Isa Genzken, Judy Linn, Joachim Schmid, Gerhard Richter

Se fier aux apparences

«Se fier aux apparences» est une exposition originale à plus d’un titre. Il ne s’agit pas d’une simple invitation faite à l’artiste ou d’une «carte blanche» mais d’une véritable création à quatre mains où Françoise Pétrovitch prend le risque de confronter son œuvre à des pièces choisies dans les collections de Dunkerque et où le musée, en la personne de Richard Schotte, ose des propositions, suggère des rapprochements… Cette tension entre deux perceptions, l’une plus sensible et «charnelle», l’autre plus conceptuelle, bouscule le rapport de l’artiste à ses propres œuvres et le regard porté sur les collections du Laac et du Frac Nord-Pas de Calais.

La prise de risque est assumée et ô combien exaltante; l’artiste aurait pu en effet se limiter à présenter ses œuvres et le musée à les exposer. Il s’agit ici d’une véritable aventure. Dans un dialogue constant entre les deux «auteurs», un travail de sélection d’œuvres s’est peu à peu opéré ouvrant à chaque fois de nouvelles perspectives et de nouvelles approches.

Le titre de l’exposition nous place résolument dans une réflexion sur la valeur des images, leur force évocatrice, leur charge symbolique et émotionnelle et leur puissance poétique et politique. Au cœur des dessins et peintures récentes de Françoise Pétrovitch comme des œuvres choisies, la place du corps et du regard, la figure, l’absence, le fragment, la disparition… sont autant de moyens de porter un regard sur le monde et la société contemporaine.

L’exposition, présentée au Laac de Dunkerque réunit plus de 80 œuvres, dessins, peintures, sculptures, installations (27 du Laac, 15 du Frac et 42 de Françoise Pétrovitch). Elle se déploie en cinq séquences autour des liaisons tissées par l’artiste entre ses œuvres et celles du Laac et du Frac: perception réelle et fictive des corps; visible/invisible; mémoire, repères et souvenirs; fragments et ensemble, différences et complémentarités; présence/absence. Chaque séquence s’ouvre par un dessin «cartel» créé spécialement par l’artiste pour l’exposition.

«L’œuvre de Françoise Pétrovitch est protéiforme: grands dessins lavis, peintures récentes, sculptures, céramiques, vidéos. L’artiste développe avec patience et rigueur les grands thèmes d’un œuvre qui embrasse le caractère universel et intemporel de grandes questions: l’origine, l’absence, la disparition, la transformation, la mémoire, l’étrangeté, le transitoire…

Les enfants, les adolescents, au cœur du monde de Françoise Pétrovitch laissent transparaître une multitude de dualités: la fragilité des corps entre la vie et la mort; la précarité des états entre l’enfance et l’âge adulte; l’impossibilité des échanges entre le moi intime et le groupe… À travers eux, l’artiste construit un espace où les symboles s’additionnent et finissent par créer un catalogue de signes obsessionnels: le rouge, les regards introspectifs, la caresse des cheveux, l’onirisme et d’un certain au-delà, les limites, l’attente, le masque, le traumatisme, la peur… Seuls les oiseaux, petits et grands, peuvent, peut-être, les percevoir, les entendre, les comprendre.

Le dessin porte, chez Françoise Pétrovitch, la force d’une expression simple et essentielle et révèle un monde peuplé de personnages, d’animaux aux frontières de l’existence.» (Richard Schotte, Responsable du département Art et Médiation des musées de Dunkerque.)

critique

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