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Scope

07 Avr - 28 Mai 2011
Vernissage le 07 Avr 2011

Avec «Scope», Jérôme Borel poursuit son travail de restitution de sensations visuelles. Les formes qui émergent de ses toiles agissent comme les images subliminales: elles sont sues sans être vues.

Communiqué de presse
Jérôme Borel
Scope

«Comment produire de l’image face à la démultiplication exponentielle des images? Comment inventer une réalité pour faire face à la profusion des représentations des réalités?»

Avec «Scope», Jérôme Borel poursuit son travail de restitution par la peinture du choc initial produit par des sensations visuelles, des sensations du type de celles qu’engendrent le cinéma et la télévision.

«Nous ne regardons plus tellement les images, nous sommes beaucoup plus sensibles aux stimulations rétiniennes. De ce point de vue, mes tableaux sont faits avec cette sensation intérieure, et non pas à partir d’images.»

Et pour celui qui regarde, la forme qui émerge sur les toiles de Jérôme Borel agit en peinture comme les images subliminales au cinéma: elle est sue sans être vue; elle ne s’inscrit pas en tant que forme dans la rétine, mais elle impacte directement le cerveau de sa signification.

Le choix de «Scope» comme titre de cette exposition fait d’abord référence au terme anglais qui en première acception signifie champ, portée d’une question ou d’une application; un second sens réfère à la lunette d’un fusil, c’est-à-dire à l’arme à feu, l’arme à tuer; et puis, «a scope», c’est aussi un télescope et «to scope», c’est parcourir du regard. En français, scope est un mot incomplet, un suffixe qui n’a de sens qu’accolé à un mot racine. Il n’est pas difficile pourtant d’imaginer ce mot racine.

Et que l’on pense à microscope, ou à cinémascope, l’on pense dans tous les cas, à une puissance de vue. Voir ce qui ne peut être vu. Voir au-delà du visible. Car «il appartient aux traces d’être souvent inapparentes, et elles sont toujours le legs d’une assignation à peine pressentie.» Et il appartient à l’artiste de répondre à cette assignation et de rendre à la trace son «illustre passé.»

En cinéma, seul le montage peut donner forme à la coexistence de l’image artistique et de l’horreur du monde. C’est cette coexistence qui est source d’émotion et qui rend compte de la vraie nature de l’homme, debout, lucide face au monde. En peinture, le montage se fait au moment de l’exposition, par le choix des toiles, leur combinaison et leur présentation dans l’espace de la galerie.

L’impact de l’oeuvre naît de «la fraternité des métaphores» ainsi créées. Pour cette exposition comme pour les précédentes, Jérôme Borel va se soucier de faire pénétrer le spectateur dans son «aménagement cérébral». Un aménagement tel que l’a déchiffré Philippe Dagen: «Calculé au millimètre par l’artiste, qui a aussi choisi la couleur des murs, l’accrochage est d’une efficacité impeccable: l’exposition de Jérôme Borel est une machine visuelle qui prend possession du regard et place le spectateur dans un état d’inquiétude et de malaise, sans qu’il y ait pour autant la moindre image violente, le moindre expressionisme. En 2007, à la Maison rouge, à Paris, il avait déjà réalisé un tel dispositif psychique. Il apparaît ainsi de plus en plus nettement que se développe ici une oeuvre cohérente, réfléchie et extrêmement sensible à notre présent.»

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