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Saisir le silence

22 Oct - 31 Déc 2016
Vernissage le 22 Oct 2016

L’exposition « Saisir le silence » de Hans Op de Beeck au Centquatre-Paris présente trois installations et deux vidéos récentes. Des constructions poétiques et évocatrices de mondes parallèles, entre réalité et fiction.

L’exposition « Saisir le silence » permet de découvrir au Centquatre-Paris l’œuvre pluridisciplinaire de l’artiste belge Hans Op de Beeck à travers trois installations et deux vidéos récentes. Autant de portes ouvertes sur les mondes fictifs que fait naître l’artiste à partir de la banale vie quotidienne.

Des créations entre réalité et fiction

L’installation The Settlement (La colonie), monumental dispositif sculptural en bois de treize mètres de long sur dix mètres de large et quatre mètres de hauteur a été réalisé pour l’exposition. On découvre un ensemble gris monochrome de quinze maisons montées sur pilotis et entourées d’eau, un bloc architectural dans lequel des éléments épars tels que des filets de pêche, des barques attachées aux pontons, du bois mort, des ustensiles, du mobilier, des guirlandes lumineuses ou encore des flammes qui dansent trahissent la présence de vie. L’ensemble est pourtant vide de toute figure vivante. Entièrement réalisé à l’échelle, il est placé devant un mur blanc, telle une scène imaginaire qui semble aussi familière qu’étrangère. La vie suggérée mais jamais montrée, le gris uniforme, l’isolement au milieu du lac artificiel en font un support propice à l’imagination. Entre décor cinématographique et ville réelle où le temps et la vie se sont arrêtés, telle Pompéi, l’installation est typique des créations entre réalité et fiction de Hans Op de Beeck.

Des mondes parallèles ouverts à l’imagination

Staging Silence et Night Time (extended) sont eux films récents de Hans Op de Beeck. Dans le premier, deux paires de bras situées de chaque côté de l’écran déplacent sur un plateau central divers objets et décors qu’elles animent par des lumières artificielles pour créer des environnements facilement identifiables. Devant nos yeux se construisent et se transforment ainsi différents paysages, dans une économie de moyens et une démarche très poétique. Le second film invite à suivre les visions qu’évoquent une série de grandes aquarelles monochromes qui se succèdent à l’écran. Chacun déploie sa propre narration dans ses peintures réalisées de nuit qui sont chargées d’une atmosphère sombre et solitaire

Deux installations sculpturales forment deux autres exemples des mondes parallèles inventés par Hans Op de Beeck et qu’il nous revient d’animer par notre imagination. La pièce The Lounge, grande œuvre baroque, nous introduit dans un salon surchargé d’objets anachroniques. L’œuvre intitulée Caravan présente quant à elle une scène presque grandeur nature : une caravane dans un environnement urbain nocturne et enneigé est lotie dans un cocon de lumière, un lieu de vie illuminé par un feu de camp, les phares et l’intérieur de la caravane. Une vision aussi dure que tendre, évocatrice du quotidien des personnes laissées en marge de la société.

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