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Roland Barthes contemporain

La pensée de Roland Barthes n’a en rien perdu de son actualité. En popularisant la sémiologie, le théoricien a modifié notre rapport aux formes et au monde. A travers la postérité de son œuvre dans l’art contemporain, on découvre dans ce livre un Barthes artiste, critique, théoricien, politique, romantique subversif, et toujours à la pointe du contemporain

Information

Présentation
Magali Nachtergael
Roland Barthes contemporain

L’année 2015 marque le centenaire de la naissance de Roland Barthes, à cette occasion les éditions Max Milo publie un beau livre sur ce critique et théoricien qui a modelé notre représentation contemporaine du champs visuel et esthétique.

De Mythologies au «vivre ensemble», la pensée de Roland Barthes n’a en rien perdu de son actualité. Mais celui qui a popularisé la sémiologie en France pourrait bien avoir bouleversé le paysage artistique du XXe siècle et, au-delà, modifié notre rapport aux formes et au monde. A travers la postérité de son œuvre dans l’art contemporain, on découvre dans cet ouvrage les multiples facettes de Roland Barthes: artiste, critique, théoricien, politique, romantique, subversif, et toujours à la pointe du contemporain.

Ce livre rappelle l’importance de Roland Barthes sur la création artistique contemporaine et l’impact de sa pensée esthétique. Il s’articule autour de différents chapitres présentant ses écrits sur les arts visuels, ses propres activités artistiques comme espace empirique de simulation théorique et, enfin, sa réception dans l’art et dans le discours sur l’art afin de réévaluer l’importance de son influence sur l’histoire de l’art récent.

«Si tout est désormais muséifiable, l’identité participe de la grande entreprise d’une mythologisation personnelle à double tranchant. Bien sûr, la mythologie est fabriquée des mains mêmes de l’individu, et chacun est libre de la façonner à sa manière. En fait, l’individu reste prisonnier de codes qu’il perpétue sans s’en rendre compte: les expérimentations de Barthes, Boltanski, Le Gac ou Szeemann montrent à quel point il est difficile de se défaire de sa généalogie. Dans un tout autre registre, Sophie Calle retourne le principe à son avantage pour en faire un système: la mythographie permanente du moi transforme la pratique de l’art en une quête de vie et réciproquement, l’art est la vie, la vie est l’art et tout récit autobiographique (plus ou moins réel) peut faire œuvre. La mythologie à portée de tous? On n’est pas loin d’y croire, puisque vivre est une activité artistique à part entière!

C’est d’ailleurs à la suite des «mythologies quotidiennes» des années 1960 et de la figuration narrative qu’Harald Szeemann popularise la notion de «mythologies individuelles»: si le sens que Szeemann donne à cette expression diffère symboliquement de celle énoncée par Barthes, l’acception de l’expression en France se fait à l’aune des analyses médiatiques du sémiologue. Ainsi, la mythologie individuelle renvoie directement à la construction imaginaire des identités contemporaines, touchant les représentations non plus seulement publiques mais intimes, ce qui explique aussi l’essor des œuvres évoquant l’intimité des artistes eux-mêmes, les représentants eux, leur famille, leurs proches et leur environnement quotidien.»
Magali Nachtergael

Sommaire
— Introduction
— Mythologies de l’art
— Théâtres photographiques
— Le goût du neutre
— Barthes conceptuel
— La jeune fille au piano ou le romantisme contemporain
— Utopie, sexe et ordre subversif
— Conclusion
— Bibliographie sélective