ART | EXPO

Rineke Dijkstra

13 Jan - 21 Fév 2015
Vernissage le 13 Jan 2015

Rineke Dijkstra présente deux nouvelles vidéos tournées en Russie. L’une suit les répétitions d’une jeune danseuse et l’autre montre les prouesses de jeunes gymnastes. Elle observe comment ils se comportent devant son objectif, jusqu’à ce qu’un faux pas leur fasse baisser la garde et révèle leur vraie personnalité.

Rineke Dijkstra
Rineke Dijkstra

Rineke Dijkstra présente ici deux nouvelles vidéos: Marianna (The Fairy Doll) et The Gymschool, St Petersburg, toutes deux tournées à l’occasion de la dernière édition de Manifesta 2014 (biennale européenne d’art contemporain).

Si Rineke Dijkstra est passée maître dans l’art du portrait photographique depuis sa première série d’adolescents sur les plages de Caroline du sud, de Pologne ou d’Ukraine (1992-2002), elle réalise également des portraits filmés depuis 1996.

Avec Marianna (The Fairy Doll), nous faisons la connaissance d’une jeune danseuse classique en pleine séance de travail. La vidéo suit une de ses répétitions dans le studio de danse de l’école de ballet pour enfants d’Ilya Kuznetsov à Moscou. Rineke Dijkstra nous livre un portrait touchant de cette apprentie ballerine, mélange de détermination et de fragilité, embrassant le rêve de millions de petites filles.

«Comme Marianna danse à la perfection, nous sommes d’abord enclins à croire à ce rêve et à penser que la jeune fille y croit aussi, la déception s’en trouve alors renforcée quand elle sort de son personnage par instants. La vraie Marianna est-elle celle qui danse de façon si parfaite, ne faisant qu’un avec son rêve, ou celle que l’on entrevoit à travers les failles de cette perfection?» (Hans Den Hartog Jager in Manifesta 10, St Petersburg Ermitage, Kasper König, 2014.)

Apparue en ex-URSS dans les années 1940, la gymnastique rythmique exige une grande souplesse corporelle et une discipline stricte. Lors d’un séjour à St Petersburg, Rineke Dijkstra est fascinée par les prouesses de jeunes gymnastes et décide de leur consacrer une étude. Contrairement aux enfants du même âge, ces petites filles sont entraînées à dissimuler leurs émotions et c’est seulement quand elles commettent une erreur dans leur chorégraphie qu’elles dévoilent un peu qui elles sont. The Gymschool, St Petersburg est projetée sur trois écrans au sous-sol de la galerie.

Ce n’est pas un hasard si Rineke Dijkstra s’intéresse particulièrement à cette période de transition entre l’enfance et l’adolescence, au cours de laquelle chaque individu, moins inhibé qu’à l’âge adulte, construit et affirme sa personnalité. Empli d’humanité et d’empathie, le regard de Rineke Dijkstra crée une vraie intimité avec ses jeunes modèles qui sont, dans la plupart de ses vidéos, filmés dans un décor minimaliste, s’inscrivant dans un présent immuable et proche de nous.

«Il y dans mon travail un aspect documentaire qui consiste à décrire des situations individuelles comme des exemples révélateurs de tout un contexte. Il y a aussi un aspect psychologique qui s’intéresse à l’attitude d’un individu en particulier dans une situation donnée. J’essaie de trouver un équilibre entre ce qui reflète un contexte général et ce qui relève de la sphère individuelle.» (Rineke Dijkstra, extrait d’un entretien avec Jean-Pierre Krief pour la série «Contacts», 2003.)

Les films de Rineke Dijkstra fonctionnent comme un miroir. Nous observons comment des jeunes gens se comportent devant son objectif, jusqu’à ce qu’un faux pas leur fasse baisser la garde et révèle leur vraie personnalité, nous renvoyant à nous-mêmes.

Rineke Dijkstra est née en 1959 à Sittard aux Pays-Bas et vit à Amsterdam.

Vernissage
Mardi 13 janvier 2015 à 18h

critique

Rineke Dijkstra

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