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Richard Deacon

PLéa Bismuth
@12 Jan 2008

Richard Deacon interroge le regard dans sa perception des formes dans l’espace. Chacune des sept sculptures proposées possède sa propre organisation morphologique et pose de nouvelles questions visuelles…

La première sculpture est construite à partir d’un assemblage de formes anguleuses en céramiques. Ces formes géométriques sont littéralement encastrées dans une sorte de masse molle qui semble absorber en elle les angles et dégouliner d’une matière blanchâtre. Cette sculpture laisse une impression étrange de mou et de dur, comme si elle n’était pas terminée.

La pièce maîtresse de l’exposition, tant par sa monumentalité que par sa puissance évocatrice, s’intitule Another Mountain. C’est une montagne en acier, mais une montagne aérienne, une montagne qui respire.
Cette sculpture est constituée de cylindres métalliques assemblés les uns aux autres en une structure quasi organique et cellulaire. Ces cylindres sont suspendus : ils ne tiennent que par un savant agencement. La sculpture semble parfois en déséquilibre, tant elle est à la fois légère et monumentale.

Dire qu’il faut bouger autour d’une sculpture est un poncif: néanmoins, on oublie trop souvent de le faire. En tout cas, il faut bouger autour de cette montagne d’acier, il faut même s’accroupir et se hisser. C’est uniquement en bougeant que l’on peut se rendre compte de sa structure c’est-à-dire prendre conscience d’un système fondé sur les espaces de vide laissés entre les cylindres, espaces de vide qui ne sont jamais les mêmes, puisqu’ils peuvent varier si le spectateur fait un écart, ne serait-ce que d’un pas…
Les espaces vacants deviennent le seul abri de l’œil dans cette montagne. On peut aussi avoir envie de se glisser dans ses creux, de grimper entre les cylindres comme sur les branches d’un arbre, ou comme dans un jeu pour les enfants.

En bas de la galerie, une pièce binaire se compose deux sculptures face à face qui dialoguent dans leur ressemblance. Chaque sculpture est une surface plate métallisée qui est comme matelassée et criblée de plusieurs petits cercles évidés qui laissent l’œil regarder à travers.
Encore une fois, Richard Deacon établit une dialectique entre le plein et le creux, la surface et le vide, l’espace et la vision.

Richard Deacon
— Another Mountain, 2007. Acier inoxydable. 290 x 420 x 340 cm.
— Last minute , 2007. Bois, Résine polyester. 66 x 112 x 94 cm.
— Infinity #30, 2006. Acier inoxydable sur base souple. 140 x 236 x 122 cm.
— Not Yet Beautiful, 1994. Polycarbonate soudé. 70 x 210 x 120 cm.
— Milksea, 2007. Céramique émaillé. 92 x 147 x 117 cm.

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