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Rencontre philo. La Privation de l’intime

08 Nov - 08 Nov 2014
Vernissage le 08 Nov 2014

Dans le cadre des Rencontres philosophiques du T2G, dirigées par le philosophe Emmanuel Alloa, des théoriciens issus de tous horizons sont invites à déplacer la pensée et à repenser les scènes où celle-ci peut avoir lieu. Michaël Foessel, professeur à l’Ecole Polytechnique, propose de travailler autour des pièces Boomerang ou le retour à soi de Claudia Triozzi, et Inventer de nouvelles erreurs de Grand magasin, la notion d’intime à partir de la négation: dans un lieu privé ou privé de lieu, comment comprendre l’intime aujourd’hui?

Michaël Foessel
Rencontre philo.
La Privation de l’intime

L’intime désigne l’ensemble des liens qui n’existent que pour autant qu’ils sont soustraits au regard social et à son jugement. Ces liens sont le support d’expériences qui, contrairement à ce que l’on dit le plus souvent, ne sont pas sans rapport avec la démocratie. La privation de l’intime est d’abord sa «privatisation», c’est-à-dire sa confusion avec les propriétés du Moi. L’intime n’est pas le privé parce qu’il renvoie à des liens affectifs, amoureux, désirants où le sujet prend le risque de se perdre. La préservation de l’intime est aussi une manière de ne pas rabattre la démocratie sur une société de propriétaires et la vie à un jeu individuel.

Michaël Foessel est professeur de philosophie à l’École Polytechnique, conseiller de la rédaction de la revue Esprit. Auteur notamment de Kant et l’équivoque du monde (Editions CNRS, 2008), La Privation de l’intime (Seuil, 2008), État de vigilance. Critique de la banalité sécuritaire (Le Bord de l’eau, 2010) et Après la fin du monde (Seuil, 2012).

Thème de la saison: Les Communautés intimes
Selon une opinion aujourd’hui courante, l’intime ne serait qu’un autre nom de la vie privée, ce qu’un individu a de plus propre. Mais que se passe-t-il si l’on conçoit au contraire l’intime comme ce domaine où l’on se soustrait à l’objectification, au regard identifiant? Comment repenser aujourd’hui toutes ces micro-communautés – solidaires ou amoureuses (Marguerite Duras appelait cela la «communauté des amants») – où loin de la simple addition d’individualités, s’expérimentent de nouvelles formes d’être en commun? Comment comprendre que, face à la tyrannie de la vie privée et de sa protection sanctuarisée, l’intimité est toujours, et immanquablement, un lieu d’extimité?

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