ART | EXPO

Remix 1

27 Mai - 15 Juin 2004

Œuvres vidéos de Peter Fischli & David Weiss, Dominique Gonzalez-Foerster, Tania Mouraud, Rosemarie Trockel. Témoignage de la diversité du support vidéo: collage, détournement d’objet, récit avec voix off ou bande musicale.

Communiqué de presse
Peter Fischli
David Weiss
Dominique Gonzalez-Foerster
Tania Mouraud

Remix 1
Sous le titre Remix emprunté à l’un des films de Rosemarie Trockel, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris propose une sélection d’œuvres de son fonds vidéographique qui témoigne de la diversité du support vidéo : mélange des techniques, recours au collage, détournement d’objet (Peter Fischli & David Weiss, Rosemarie Trockel) ou usage cinématographique du récit en voix off (Dominique Gonzalez-Foerster), contrastant avec la bande musicale chez Tania Mouraud.

Les œuvres de Dominique Gonzalez-Foerster et de Rosemarie Trockel, aujourd’hui projetées dans les locaux de la Société d’Encouragement pour l’Industrie nationale pendant la durée du «Parcours Saint-Germain-des-Prés», ont fait l’objet d’une première présentation au Musée d’Art moderne lors de leur acquisition. En revanche, deux œuvres entrées tout récemment dans les collections seront incluses pour la première fois dans une présentation du Musée d’Art moderne : Der Lauf der Dinge (Le Cours des choses) de Fischli & Weiss, pièce emblématique dont les artistes viennent de donner un exemplaire au musée, ainsi que Sightseeing de Tania Mouraud, vidéo acquise en 2003, année où celui-ci fermait temporairement pour travaux.

Les artistes
> Peter Fischli & David Weiss
Des objets roulent, tombent, entraînant à leur tour d’autres objets, pneus, planches de bois, bricolages impossibles pris dans une mécanique folle, dans ce « cours des choses » dont l’œuvre nous donne une vision à la fois ironique et littérale. En réalisant ce film, Fischli et Weiss se jouaient de l’idée de progression narrative propre au cinéma, remplaçant l’action des personnages absents par la mécanique absurde des choses. L’œuvre nous rappelle que la projection d’un film ou d’une bande vidéo, parce qu’ils sont une succession de photogrammes ou d’images modifiées en continu par le balayage cathodique, peut être vue aussi comme une suite de « tableaux » ; aussi était-il tentant de les soumettre à un processus critique détournant celui que les collages cubistes ont imposé à la peinture.
Peter Fischli est né à Zurich en 1952, David Weiss est né en 1946, également à Zurich, où ils vivent et travaillent.

> Dominique Gonzalez-Foerster
Central est filmé au petit matin dans la gare maritime de Hong Kong, au terminal du Star Ferry. Des voyageurs anonymes traversent de temps en temps le lieu, tandis qu’une silhouette féminine immobile, vêtue de noir, se détache du paysage. De dos, le regard tourné vers la baie, une femme attend. Sur fond de séquences poétiques, se superpose en voix off un monologue en cantonnais. Telle une lettre à l’attention du frère perdu de vue, ce récit, autobiographique, évoque certes une histoire personnelle, mais plus largement la solitude, l’absence, l’enfermement, l’incompréhension entre les êtres.
Central fait partie d’une trilogie qui compte Riyo (1999), tourné à Kyoto, et Plages (2001) réalisé au Brésil.
Dominique Gonzalez-Foerster est née à Strasbourg en 1965, elle vit et travaille à Paris.

> Tania Mouraud
Filmé au cours d’un voyage en train, un paysage boisé sous la neige défile lentement, rythmé par le son d’une clarinette Klezmer, instrument traditionnel des juifs d’Europe de l’Est. L’image est traitée dans l’entre-deux du noir et blanc/couleur sous la forme de plages monochromatiques, conférant ainsi à la vidéo une dimension picturale.
La buée sur les fenêtres atténue la vision mais accroît l’« angoissante montée » vers une destination inconnue, révélée progressivement. Les dernières images montrent le panneau Natzweiler – Struthof – France et parcourent l’horizon, découvrant des cheminées, de la fumée, des barbelés. Un plan fixe, final, arrête le spectateur devant l’entrée du camp de Struthof, camp de concentration établi par les Allemands en Alsace. L’œuvre, d’une façon pudique et distanciée, tente de relier la mémoire des atrocités de l’histoire à la fragilité du présent.
Tania Mouraud est née à Paris en 1942, où elle vit et travaille.

> Rosemarie Trockel
Dans l’emploi que fait Rosemarie Trockel de la vidéo, le statut de l’image est ramené à une variable ; ce qui jouerait le rôle d’une constante, ce serait plutôt l’effet de mise à distance que provoque la projection sur un écran, quelle qu’en soit la taille. Même quand elle utilise la vidéo comme un moyen de narration, celle-ci oscille entre l’apparence d’une présentation objective du réel (Julia, 10-20 ans, Mutter-Mutter…) et un univers fictionnel où viennent se loger des interrogations intimes, jamais vraiment dévoilées (Die Marquise von O, Pausa). Mais Rosemarie
Trockel s’emploie aussi à explorer les possibilités purement plastiques du médium (Tweedle, Interview…) en recourant à certains des procédés du cinéma expérimental du début du siècle, déjouant ainsi les efforts de classification.
Rosemarie Trockel est née à Schwerte (R.F.A.) en 1952, elle vit et travaille à Cologne.

Du 27 mai au 6 juin : Rosemarie Trockel et Dominique Gonzalez-Foerster
Du 8 au 15 juin : Peter Fischli & David Weiss et Tania Mouraud

Commissaire
Une proposition de François Michaud et Odile Burluraux

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