ART | EXPO

Regard sur quelques Tabulas

15 Oct - 28 Nov 2015
Vernissage le 15 Oct 2015

Avec un choix resserré d’une dizaine d’œuvres, de petit ou grand format, monochrome ou polychrome, cette exposition présente les différents types de pliages des Tabulas de Simon Hantaï. Des quadrillages réguliers à petits carreaux jusqu’aux doubles formes, les Tabulas rendent compte de la richesse de cette période chez l’artiste.

Simon Hantaï
Regard sur quelques Tabulas

Présentant la série des Tabulas de Simon Hantaï, cette exposition est conçue sous la forme d’une sélection d’œuvres majeures parmi lesquelles deux œuvres exceptionnelles, monumentales et uniquement montrées lors de la rétrospective organisée au musée Ludwig à Budapest en 2014.

Dans le catalogue de l’exposition rétrospective organisée au Musée National d’Art Moderne en 2013, Dominique Fourcade décrit les Tabulas en témoignant de leur sensualité et de ce qu’elles engagent nos sens, la vue, le toucher, l’ouïe même: «Inoubliable, pour qui a vu au moins une fois le rythme léger des nœuds aux quatre coins à l’envers de la toile. Là encore, quel affriolant relief — irrépressiblement de la sculpture. Et le bruit que ça fait: l’événement c’est que c’est audible, entre champagne qu’on débouche et vague sèche sur la plage, le plaisir, l’émoi.» (Dominique Fourcade, 1973-1982, Les Tabulas, in sheer hantaïcity, in Cat. Exp. Simon Hantaï, sous la direction de Dominique Fourcade, Isabelle Monod-Fontaine et Alfred Pacquement, Editions du Centre Pompidou, Paris, 2013, page 183.)

Les Tabulas sont caractérisées par la régularité du pliage par carreaux, la répétition des gestes et l’usage magistral de la couleur. Cette série qui s’étend sur dix ans, de 1972 à 1982, représente une période majeure dans l’œuvre de Simon Hantaï durant laquelle le peintre systématise et banalise le geste de peindre: nouer la toile, la peindre et la déplier.

Dans son ouvrage intitulé L’étoilement, Georges Didi-Huberman, un compagnon de route et de pensée de Simon Hantaï, aborde la question de l’espace pictural créé par le nœud et son dépli: «Un nœud, dit Simon Hantaï, est d’abord “à la rencontre d’une verticale et d’une horizontale”. Telles seraient les coordonnées élémentaires. Mais le nœud, d’emblée, fait bien plus qu’assurer un simple croisement. Dans un sens, il invagine l’espace, créant poches et dedans repliés, tactiles; dans un autre sens, il ouvre l’espace à l’étoilement, ce que Simon Hantaï nomme un “éclatement spatialisant” et optique.» (Georges Didi-Huberman, L’étoilement, Les éditions de Minuit, 1988, page 90.)

Avec un choix resserré d’une dizaine d’œuvres, de petit ou grand format, monochrome ou polychrome, cette exposition présente les différents types de pliage des Tabulas, des quadrillages réguliers à petits carreaux jusqu’aux doubles formes, pour rendre compte de la richesse de cette période particulièrement productive de Simon Hantaï.

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