ART | EXPO

Project Room

23 Mai - 14 Sep 2014
Vernissage le 22 Mai 2014

Fahd Burki s’intéresse principalement aux formes géométriques d’une grande efficacité graphique dont les sources sont à chercher dans l’art primitif, l’art abstrait ou la science-fiction. Entremêlant iconographie archaïque et visions du futur, il crée des images possédant une force de conviction plastique mais, qui ne se laissent pas aisément déchiffrer.

Fahd Burki
Project Room

Fahd Burki est connu pour ses œuvres sur papier réalisées suivant différents procédés. Il a aussi produit un grand nombre de sérigraphies et des œuvres en trois dimensions. Il s’intéresse principalement à des formes géométriques d’une grande efficacité graphique dont les sources sont à chercher dans l’art primitif, l’art abstrait ou la science fiction. Elles font également référence aux icônes que l’on peut trouver dans les médias liées à la communication digitale. Toutes ces formes semblent être facilement reconnaissables et identifiables tout en étant complètement originales et mystérieuses.

L’art de Fahd Burki peut donner un sentiment d’incertitude. Malgré la rigueur de la pensée, l’exactitude des formes et la justesse de l’exécution, ses peintures, dessins et sculptures s’obstinent à revendiquer leur ambiguïté. Ils sont quasiment impossibles à situer. Scènes narratives ou symboles schématiques, ses images sont souvent dépourvues d’arrière-plan. Faute de contexte culturel précis ou de repères permettant de les localiser, elles flottent dans une atopie, une absence de lieu, ou plutôt une dystopie de références infinies, hors du temps et de l’histoire.

L’iconographie archaïque et les visions du futur coexistent sans encombre dans ces œuvres traversées par une profonde dyschronie. Indéniablement contemporaines et néanmoins anachroniques, elles ne sont résolument pas dans l’ici et maintenant. Or, selon le philosophe italien Giorgio Agamben, le double état de concordance et d’écart avec le présent caractérise précisément le contemporain.

Fahd Burki puise son inspiration dans des histoires, des géographies et des cultures diverses, depuis les mythologies et iconographies des populations indigènes, notamment amérindiennes, jusqu’aux estampes japonaises et au manga en passant par les dessins animés d’Europe orientale, la science-fiction et autres composantes de la culture populaire actuelle.
Ces sources disparates passent au filtre de théories, notions et terminologies empruntés à l’ethnographie, à l’archéologie, à la mythologie, à la tradition populaire, à l’existentialisme et à la psychanalyse. L’artiste les mélange, les manipule et les transforme pour se les approprier entièrement, donnant le jour à des images qui possèdent une force de conviction plastique mais ne se laissent pas aisément déchiffrer. On pourrait y voir des manifestations contemporaines des archétypes jungiens qui peuplent l’inconscient collectif.

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