ART | CRITIQUE

Processeur/Transformateur

PAurélie Wehrlin
@12 Jan 2008

Littéralement investie, la verrière de la galerie Jean Brolly présente la première exposition personnelle de Romain Pellas, une construction-sculpture, intitulée Processeur/Transformateur, dans la continuité du travail qu’il mène depuis 1977.

S’imposant dans la verrière de la galerie, le Processeur/Transformateur de Romain Pellas est constitué de deux cubes semblables, de 3 mètres de côté, fabriqués à l’aide de tasseaux. La structure en bois est recouverte d’un film en plastique, bleu à l’intérieur, noir à l’extérieur.
Dans chacun des deux cubes, sont ménagées des fenêtres aveugles, figurées par des caissons lumineux équipés de néons. Une porte d’accès est ménagée sur la face externe de chacun des modules, qui sont eux-mêmes reliés entre eux.

Pour cette œuvre, Romain Pellas s’inspire de l’Arte Povera, et du Land Art, comme c’était déjà le cas dans ses précédentes sculptures-constructions, mais il fait cette fois-ci également appel à des produits industriels comme le film plastique.
Cet assemblage hétérogène de la forme géométrique asymétrique, semble exécutée avec la maladresse de l’urgence. Echappant aux lois de l’architecture classique, le déséquilibre qui émane de cette construction lui confère un caractère de fragilité et de précarité, rappelant les cabanes de bidonvilles ou des bunkers de fortune.

Ce Processeur/Transformateur perturbe. A sa vue, on ne peut s’empêcher de s’interroger: s’agit-t-il d’une maquette rapidement mise sur pied, présentant un projet futur, qui serait forcément plus rationnel et équilibré dans sa forme finale? Ou au contraire, s’agit-il d’une construction parfaitement normée, qui se serait affaissée à la suite d’un séisme ou au fil du temps. Refusant la rationalité des édifices classiques, cette sculpture intrigue le visiteur.

Parallèlement au Processeur/Transformateur, sont exposées des photographies et des dessins. Pour Romain Pellas, les photographies servent à diffuser son travail, à faire connaître ses actions précédentes: Le Village, et sa traversée du temps à travers les saisons, ses radeaux, ou cette sorte de digue miniature qui fait face à la mer.

Quant aux dessins dans lesquels on perçoit le lien à la topographie et à l’architecture, ce ne sont pas des comptes rendus de projets en cours d’élaboration. Ce sont avant tout des représentations, ou plutôt des interprétations mentales, fixées sur le papier.

Ces trois modes d’expressions, sculpture/construction, photographies et dessins valent pour eux-mêmes, sans interaction.

Romain Pellas
— Processeur/Transformateur , n.d. Sculpture – installation.

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