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Pretty much everything

28 Avr - 26 Mai 2012
Vernissage le 28 Avr 2012

On ne présente plus Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin. Ce duo hollandais se cache derrière les images de mode les plus marquantes de ces 20 dernières années et réalise chaque saison des campagnes prestigieuses. Partenaires dans le privé depuis plusieurs décennies, ils vivent une osmose créative unique.

Inez van Lamsweerde, Vinoodh Matadin
Pretty much everything

Depuis plus de vingt ans, l’imagerie méticuleusement audacieuse créée par Inez van Lamsweerde et Vinoodh Matadin a provoqué et inspiré l’univers de la photographie de mode. Le binôme néerlandais, qui collabore depuis 1986, s’est fait connaître au début des années 1990. En expérimentant avec les dernières technologies numériques de l’image, leurs premiers travaux attirent l’œil et l’imagination de critiques d’art, fascinés par le jeu sophistiqué entre élégance et horreur qui se dégage de leurs images. Alors que leur notoriété se répand dans le monde de l’art, celui de la mode s’y intéresse également, avec notamment leurs premiers éditoriaux pour le magazine britannique The Face, qui teinte d’un glamour surhumain leur esthétique sombre et troublante. Collaborant avec la styliste belge Véronique Leroy, ils établissent un vocabulaire constitué de silhouettes prédatrices à peine voilées dans des environnements hyperréalistes, à l’opposé du mouvement «grunge» alors en vogue, annonçant par ailleurs la fin de cette tendance dans la photographie de mode. Exerçant une influence importante autant dans la mode que dans l’art, van Lamsweerde et Matadin parviennent étonnamment à jongler des carrières brillantes dans les deux domaines.

Ils se rencontrent alors qu’ils étudient à l’académie d’art d’Amsterdam. En poursuivant des carrières qui touchent de près ou de loin la mode, ils se mettent à travailler ensemble officiellement en tant qu’artistes au début des années 1990. Ils apparaissent sur le devant de la scène en 1993, avec des séries provocantes comme «Thank You Thighmaster» ou «Final Fantasy», qui remettent en question les idées préconçues vis-à-vis de la forme féminine, grâce à une utilisation inventive de la retouche sur ordinateur. Quant à «The Forest» (1995), elle mêle de manière transparente des parties du corps d’hommes et de femmes afin de s’interroger sur les questions du genre et de la beauté. Dès 1994, ils se mettent à intégrer ces démarches provocantes dans leur photographie de mode: très vite, ils font parler d’eux, notamment pour leur éditorial désormais célèbre pour The Face, et se mettent instantanément à travailler pour les magazines les plus prestigieux et les plus avant-garde.

Ils apparaissent régulièrement dans Vogue Paris, Purple Magazine, W Magazine et V Magazine, parmi bien d’autres; ils ont également créé des campagnes emblématiques pour des grandes marques de mode et de parfums, dont Yves Saint Laurent, Christian Dior, Gucci, Chloé, Givenchy, Balenciaga, Chanel, Roberto Cavalli ou Viktor & Rolf Parfum. Avec l’aide du chorégraphe Stephen Calloway, Van Lamsweerde et Matadin ont élaboré un langage inédit et extrêmement distinctif à base de poses, qui insuffle une certaine personnalité à leur travail, tout en produisant un style de représentation vivant et ludique. Travaillant volontiers avec des mannequins tantôt débutantes, tantôt plus établies, le duo entretient une relation de longue date avec les visages emblématiques de notre temps: Kate Moss, Shalom Harlow, Christy Turlington, Chloe Sevigny, Lou Doillon ou Sophia Loren. Van Lamsweerde et Matadin, très demandés en tant que photographes de personnalités, ont signé des portraits ultimes et incontournables de nombreuses icônes du cinéma et d’autres célébrités: Bill Murray, Clint Eastwood, Daniel Day Lewis, Yves Saint Laurent, Madonna, Natalie Portman, Shirley MacLaine ou encore Julianne Moore.

La carrière artistique de Van Lamsweerde et Matadin est tout aussi prolifique: leurs œuvres sont exposées et font partie de collections publiques et privées dans le monde entier. Les motifs provenant de leur imagerie commerciale, donc de commandes, se retrouvent souvent dans leurs productions artistiques; le duo considère ce dialogue entre le commerce et l’art comme une partie importante de leur démarche. Leurs œuvres arrivent souvent à des résultats inattendus, par exemple leur collaboration, toujours en cours, avec le très estimé sculpteur Eugene van Lamsweerde, l’oncle d’Inez, ou encore leur travail riche et expérimental avec les directeurs artistiques M/M (Paris).

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