ART | EXPO

Préface

23 Mai - 14 Sep 2014
Vernissage le 22 Mai 2014

Walid Raad développe son œuvre autour de l’histoire tourmentée de son pays d’origine: le Liban. Il utilise une large palette de médias (photographies, textes, vidéos, etc.) pour interroger le processus de documentation et la construction de l’Histoire. L’exposition, qui lui est consacrée, s’articule autour de deux projets initiés depuis plusieurs années.

Walid Raad
Préface

Première exposition d’envergure de Walid Raad dans une institution muséale en France, «Préface» rend compte d’une part, de ses recherches dans le cadre The Atlas Group (1989-2004) où il a pris pour sujet les dimensions politiques, sociales, psychologiques et esthétiques des conflits libanais et, d’autre part, du développement du projet Scratching on Things I could Disavow où il aborde les modes d’apparition de l’histoire de l’art moderne et contemporain arabe dont il a montré récemment des étapes au Musée du Louvre et à la Documenta de Kassel.

The Atlas Group (1989-2004) est un projet que Walid Raad a initié en 1989 et qui peut être défini comme un projet de recherches et de documentation de l’histoire récente du Liban. Il est constitué d’un ensemble d’archives, de documents visuels, sonores ou écrits qui traitent de la vie quotidienne au Liban pendant les périodes de conflits.
The Atlas Group (1989-2004) est une interrogation du processus de documentation lui-même et un regard porté sur la manière dont l’histoire est transmise, transformée et instrumentalisée. Cette démarche programmatique est une réflexion sur la façon dont l’histoire peut être construite pour passer dans le champ de la fiction mais aussi comment la fiction peut être un modèle opératoire pour aborder le réel.

Parallèlement, depuis 2007, Walid Raad construit Scratching on Things I could Disavow, un projet autour de l’histoire de l’art dans le monde arabe en relation avec l’émergence d’une nouvelle économie artistique et l’apparition de nouvelles infrastructures muséales dans cette partie du monde. On constate une visibilité accrue des artistes du Moyen-Orient, des sponsors, des collectionneurs, l’intérêt des pays occidentaux à créer des antennes de grands musées comme le Louvre et le Guggenheim. Ces projets peuvent avoir pour but de penser la complexité et la richesse de la création de l’art au Moyen-Orient mais sont aussi à comprendre dans des stratégies géopolitiques, économiques et touristiques. En définitive quel peut être la place de l’art dans ces nouvelles institutions? L’ouverture des départements des arts de l’Islam au Louvre et au MET de New York l’ont aussi amené à penser notre rapport à ces objets mais surtout l’histoire que nous écrivons à partir d’eux.

En faisant référence aux écrits de Jalal Toufic qui parlent d’un «retrait de la tradition suite à un désastre démesuré», Walid Raad nous rappelle que si les guerres ont des effets immédiats et à long terme physiques et psychologiques, elles ont aussi des conséquences moins visibles et traumatisantes (non psychologiques) qui affectent profondément la tradition.

AUTRES EVENEMENTS ART