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Portrait de l’artiste en alter

27 Avr - 04 Sep 2016
Vernissage le 28 Avr 2016

Dans le cadre du «Normandie Impressioniste» qui fédère de nombreux lieux autour de la thématique du portrait, le Frac Haute-Normandie présente «Portrait de l’artiste en alter». Une exposition où des œuvres contemporaines réécrivent les codes de l’autoportrait décliné sur un mode sobre, drôle, sombre et toujours insistant.

Boris Achour, Jean-Michel Alberola, Ketuta Alexi-Meskhishvili, William Anastasi, Jean Baudrillard, Philippe Bazin, Joachim Biehler, Olivier Blanckart
Portrait de l’artiste en alter

«Portrait de l’artiste en alter» est la galerie de portraits constituée par le Frac Haute-Normandie qui, à travers des peintures, dessins, photographies, vidéos, installations et performances met l’accent sur la façon dont les artistes contemporains réinventent le genre consacré de l’autoportrait en réécrivant ses codes et ses modes de représentation. Le terme «Alter», «autre» en latin, est le point de départ de l’exposition du Frac Haute-Normandie et prend pour référence directe ce «trouble de la personnalité multiple», une maladie découverte dans les années quatre-vingts aux Etats-Unis. La galerie disparate de portraits réunis par le Frac Haute-Normandie ne montre pas des alters qui semblent avoir été subis, mais plutôt réclamés par leurs auteurs, tant leur relief fait insistance.

Celui créé par Gabriel Kuri fait acte de sobriété et, tout autant, d’expressivité forte. Dans Double self portrait in Tension, un rouleau isolant a été légèrement plié, et dans la courbure, deux ronds gris de plastique sont des yeux insistants. Ego, dessin de Jérôme Zonder réalisé à la mine de plomb fait fuser dans une bulle de pensée façon bande dessinée l’impatience d’une génération qui, en l’espèce d’un jeune homme aux yeux cernés, se tance de ne «pouvoir faire tout ce [qu’elle] voudrait». La photographie couleur sur papier Artist and her model reflecting in a mirror 1 commise par Elina Brotherus passe le portrait au crible de l’humour et montre une femme cachant sa tête derrière un appareil photo posé sur pied: peut-être pour prévenir le surgissement de son propre alter, la photographe se terre derrière son objectif et réduit son image à sa fonction. Rien de tel dans le portrait surmonté de plusieurs têtes qui marchent sur la sienne, que présente l’aquarelle sur papier PC 3 de Philippe Cognée. Les traits à l’aquarelle se diluent à outrance jusqu’à brouiller la singularité du visage assailli d’alters multiples qui, cette fois, pèsent d’une teinte sombre et entêtante sur l’individu.

Exposition dans le cadre du festival «Normandie Impressioniste».

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