ART | EXPO COLLECTIVE

Plein_écran

03 Déc - 25 Fév 2017
Vernissage le 02 Déc 2016 à partir de 20:00

L’exposition « Plein_écran » à La Station s’intéresse à l’omniprésence des écrans et de l’image. A travers la vidéo, douze artistes contemporains étudient les dangers des images et la façon dont elles façonnent la perception du réel.

L’exposition « Plein_écran » rassemble à La Station douze artistes contemporains autour de la question de l’écran et de l’image. Essentiellement par le biais de la vidéo, les œuvres explorent la façon dont écran et image ont envahi la société et conditionnent la perception du réel.

L’écran est un outil de construction du réel

L’exposition s’ouvre sur la vidéo Film Titel Video, réalisée en 1997 par Heimo Zobernig et constituée d’une suite de génériques de films. Une œuvre qui d’emblée met en perspective les principes d’absorption, d’appropriation et d’uniformisation qui sont à l’œuvre dans la production audiovisuelle.

Le film Picture City II de Peter Scott propose une réflexion sur les mécanismes par lesquels l’écran devient un outil de construction du réel. L’œuvre met en regard par une double projection un film et une série télévisée dont l’action se déroule à New York : Taxi Driver de Martin Scorsese, réalisé en 1976 et Sex And The City de Darren Star, réalisé de 1998 à 2004. L’image qui est renvoyée de New York est très différente entre l’un et l’autre, ce qui témoigne de l’évolution réelle de la ville mais surtout de la façon dont l’image, en particulier celle émanant d’écrans, façonnent les représentations du réel. Le regard entraîne nécessairement une fictionnalisation qui est transmise par l’image.

Un flux ininterrompu d’images vouées à l’oubli

A travers un cadre ayant appartenu à sa grand-mère, l’artiste albanais Alban Hajdinaj avec la vidéo Break up réfléchit à une autre conséquence de l’omniprésence des écrans et des images qui est l’oubli par le recouvrement. Dans ce film, l’artiste décolle une à une les multiples couches de photographies de famille qui s’étaient accumulée dans le cadre, jusqu’à découvrir la première photographie encadrée : un portrait d’Enver Hoxha, dirigeant de l’Albanie jusqu’en 1985. De la même façon, le flux ininterrompu de données virtuelles voue celles-ci à être recouvertes par d’autres et à s’effacer dans la mémoire personnelle et collective.

La vidéo Still Life (betamate) de Jon Rafman aborde les processus d’esthétisation qui imprègnent la société de l’image. En exploitant les codes des nouvelles technologies et les logiques de fétichisation et de socialisation qui règne dans le monde numérique, l’œuvre crée une composition des images les plus sordides, violentes et sombres tirées d’Internet.

Chacune à leur façon, les œuvres donnent à voir les dangers d’une société où toutes les données passent par les écrans et par l’image. Elles exploitent toutes elle-même l’outil vidéo et l’image, pour mieux offrir un contrepoint à ces dangers. Leurs images s’inscrivent dans un lieu et font directement appel au spectateur, interrogeant sa conscience et son expérience.

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