ART | EXPO

Pika Don

07 Juin - 30 Juil 2012
Vernissage le 07 Juin 2012

Le projet d’exposition «Pika Don» (en Japonais, «éclair-détonation», expression qui désigne les explosions nucléaires de Hiroshima et de Nagasaki en 1945) considère ces événements en tant que prise de conscience, et revient sur les bouleversements esthétiques qu’ils auront suscités et suscite encore aujourd’hui.

Colette Brunschwig, Miriam Cahn, Marc Desgrandchamps, On Kawara, Guillaume Leblon

Pika Don

Le dialogue que j’ai noué depuis de nombreuses années avec Colette Brunschwig, artiste qui a commencé son parcours au sein de la galerie Colette Allendy dans les années 50, est à l’origine du projet d’exposition «Pika Don». D’autres réflexions, suscitées par la catastrophe de Fukushima, le dialogue avec Guillaume Leblon et Miriam Cahn, ainsi que le travail de la galerie mené en collaboration avec Erik Verhagen sur les origines de l’art conceptuel, nourrissent ce projet.

Au moment où la génération ayant vécu Hiroshima est sur le point de passer le relais, il apparaît plus que jamais important de considérer Hiroshima en tant que prise de conscience, et de revenir sur les bouleversements esthétiques qu’elle a suscités et suscite toujours aujourd’hui.

Le travail à l’encre sur papier de Colette Brunschwig présenté à la galerie témoigne de ses recherches sur la «troisième dimension du papier» comme sur les possibilités offertes par la technique du pochoir. Son œuvre s’inscrit dans un contexte marqué par l’existentialisme, l’abstraction, et se singularise par une réflexion sur l’art des peintres lettrés chinois, et sur la confrontation avec l’Orient. On pourrait s’interroger sur la manière dont certains artistes de l’après-guerre ont cherché à formuler une réponse à la question du néant et du vide générée par l’entrée dans l’âge atomique.

Le sentiment d’appartenir à une génération de survivants, et la relation au temps qui en découle, sont au cœur de l’œuvre d’On Kawara, et en particulier de sa série «I am still alive» où le recours au télégramme se traduit par l’effacement complet de la facture de l’artiste.

Au statut de survivant répond celui de victime chez Miriam Cahn dont nous présentons ici des œuvres appartenant au cycle Sarajevo, pour souligner une dimension universelle et existentielle qui outrepasse Hiroshima.

Quant à Marc Desgrandchamps et Guillaume Leblon, qui partagent une même fascination pour la ruine, ils réintroduisent par le biais de leurs médiums respectifs la vision d’un monde disloqué.

Une conversation publique entre Daniel Dobbels et Colette Brunschwig aura lieu à la galerie en juin. Merci de vous inscrire auprès de Chloé Philipp à la galerie.
Les Å“uvres présentées dans les vitrines de la galerie appartiennent à un projet des étudiants d’Harald Klingelhöller à l’École des Beaux-Arts de Karlsruhe, réalisé en collaboration avec Katinka Bock.

Jocelyn Wolff

 

critique

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