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Pièces sans paroles

Communiqué de presse
Annie Dorsen, DD Dorvillier, Anne Juren
Pièces sans paroles

Horaire: 19h

— Conception, réalisation: Annie Dorsen, DD Dorvillier, Anne Juren
— Interprétation: DD Dorvillier, Anne Juren
— Mise en scène: Annie Dorsen
— Scénographie: Roland Rauschmeier
— Conception sonore et musique: Sébastien Roux
— Lumière: Thomas Dunn
— Production: Lisa Schmidt

Dans «Blanche-Neige», le cinéaste portugais João César Monteiro a réalisé l’adaptation d’une pièce de Robert Walser en posant sa veste sur l’objectif de la caméra: du cinéma sans image, des voix sur fond noir. Que se produit-il lorsqu’une forme artistique est privée de son mode d’expression spécifique, quand une part de ce qui la fonde est retranchée? Vers quelles zones sensibles se déplace l’attention du spectateur? C’est la question que se sont posées les chorégraphes Anne Juren, DD Dorvillier, et la metteuse en scène Annie Dorsen, pour travailler à la frontière de leurs formes respectives. Le résultat de leurs recherches, Pièce sans paroles n’est pas du théâtre muet, ou une mise en scène sans texte, mais un spectacle dont la parole se serait absentée, continuant à travailler les corps qu’elle a habités, laissant résonner un silence qui emplit chaque geste.

Parties de The Two Character Play de Tennessee Williams, mise en abîme du théâtre, où « l’histoire dans l’histoire » n’arrive pas à s’écrire, ni les personnages-acteurs à la jouer, elles ont accompli une double opération : prendre cette mise en scène comme un matériau à déconstruire, à réinterpréter ; et en faire une partition chorégraphique qui relie physiquement le trajet de Felice et Clare, un frère et une sœur enfermés dans le cercle du passé. Une fois retiré le texte, sa scansion, comment les corps incarnent-ils l’intensité, l’angoisse, la passion des personnages? À la bordure du sens se dessine une syntaxe précise, faite de mouvements, rythmée par des lumières, des sons, des musiques. Dans un décor hétéroclite, décrit par Tennessee Williams comme rempli « des images désordonnées d’un esprit au bord de l’effondrement », Pièce sans paroles invente une danse qui joue, un jeu qui danse, et nous fait vivre un drame où les lignes psychologiques, sensorielles et narratives échangent leurs rôles.

critique

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