DANSE | SPECTACLE

Les pièces de New York, Montpellier Danse 2017

23 Juin - 24 Juin 2017

L’Opéra Berlioz-Le Corum présente Sprectral Evidence et La Stravaganza d’Angelin Preljocaj, deux spectacles réunis sous le titre général Les pièces de New York. Si La Stravaganza se révèle être autobiographique, Sprectral Evidence révèle la noirceur inquiétante de l’orthodoxie inquisitrice lors du procès des sorcières de Salem.

En ouverture de l’édition 2017 de «Montpellier Danse», Angelin Preljocaj présente Les pièces de New York. Pièces réunies pour la première fois dans un même programme, Sprectral Evidence et La Stravaganza ont toutes deux été créées pour le New York City Ballet à seize ans d’intervalle.

Les pièces de New York : Spectral Evidence

Pièce pour huit danseurs créée en 2013, Spectral Evidence appartient au répertoire des pièces de recherche, et dont Angelin Preljocaj dit qu’elle est «un retour à l’essence même du mouvement». Spectral Evidence trouve son origine dans le procès des sorcières de Salem en 1692. Mais la chorégraphie diverge d’un tel fait d’actualité, Angelin Preljocaj tenant avant tout à mettre en scène le conflit de l’orthodoxie sociale religieuse et du désir de liberté dans une atmosphère d’étrangeté, d’ailleurs en accord avec les faits de sorcellerie.

Spectral Evidence s’ouvre sur une parade silencieuse suivit d’un rituel réglé. Quatre femmes habillées de robes blanches tâchées de sang ainsi que quatre hommes au déplacement rigide et de noir vêtus, apparaissent sur scène. Commence alors l’affrontement entre ces hommes et ces femmes, de part et d’autre d’un décor se transformant progressivement en petites chapelles ardentes. La musique de John Cage, qui donne son ton âpre et étrange à Spectral Evidence, imprime son rythme à chacun et dessine un contraste entre des enchaînements fluides et des envolées, et des gestes saccadés exprimant l’omniprésence menaçante d’une sourde puissance inquisitrice.

Les pièces de New York : La Stravaganza

Pièce créée en 1997, La Stravaganza se développe sur le Concerto n°8 d’Antonio Vivaldi. Loin de l’atmosphère menaçante de Spectral Evidence, La Stravaganza renvoie l’histoire personnelle d’Angelin Preljocaj. Répondant à une commande du New York City Ballet, ce dernier se rend New York, symbole commun d’un avenir autre pour tout immigré : «En tant que fils d’immigrant, raconte Angelin Preljocaj, cette ville avait toujours été un mythe pour moi. Symbole de l’immigration pour ceux qui partent et essayent de bâtir autre chose […] D’un côté il y avait quelqu’un qui venait de l’Est avec sa culture ancestrale, ses traditions, de l’autre il y avait l’Amérique, Broadway, Balanchine». 

Ainsi se juxtaposent sur scène deux mondes distincts représentés par trois danseurs et danseuses différemment costumés affirmant par là même le côté théâtral du spectacle. Les conquistadores s’opposent aux contemporains américains habillés de costumes couleur chair. Cette opposition des époques et des cultures fait donc de La Stravaganza un pièce orientée vers le passé marqué la voix d’une jeune fille disant «Je me souviens».

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