ART | EXPO

Picturae

07 Fév - 28 Fév 2015
Vernissage le 07 Fév 2015

La peinture en France connaît un véritable essor depuis une dizaine d’années. Pour en donner à voir quelques figures singulières, l’exposition rassemble six artistes dont les œuvres témoignent de la vitalité et de la richesse de la peinture contemporaine. Pour une approche qui se veut trans-générationnelle, protéiforme et plurielle.

Raphaël Barontini, Marcos Carrasquer, Coraline de Chiara, Vanessa Fanuele, Muriel Rodolosse, Lionel Sabatté
Picturae

« Picturae est la traduction latine du mot peinture. Au fil des siècles, la définition du terme a évolué, elle est passée d’enluminure, au tableau, en passant par la peinture: l’ouvrage d’un peintre. Picturae renvoie à l’image, à la part tant figurative qu’abstraite du monde réel. Depuis l’art pariétal jusqu’à nos jours, la peinture ne s’essouffle pas.

Boudée pendant un temps en France, les spécialistes déclamaient la mort de la peinture. Pourtant, elle ne s’est jamais épuisée, elle connaît même un véritable essor depuis une dizaine d’années. Picturae se veut trans-générationnelle, protéiforme et plurielle.

L’exposition rassemble six artistes dont les œuvres témoignent de la vitalité et de la richesse de la peinture contemporaine en France.

Lionel Sabatté (né en 1975) développe une réflexion sur l’essence même de la peinture, sa matérialité et ses propriétés physiques. Fabriquée à partir de pétrole, elle contient le produit d’énergies fossiles auxquelles il souhaite rendre hommage. Il s’attache ainsi aux origines ancestrales du medium.

De son côté, Coraline de Chiara (née en 1982) hybride la nature et la culture au moyen de collages en trompe l’œil. Des motifs de cristaux sont confrontés à des images de sculptures anciennes, de cartes postales ou encore de simples notes. Ainsi, elle revisite la peinture de paysage.

Une donnée présente dans l’œuvre de Vanessa Fanuele (née en 1971) qui travaille la part surnaturelle et inquiétante de la nature (végétale, animale et humaine). Au creux d’ambiances nocturnes, les animaux sont soclés, figés, amputés, démembrés, renversés. Les humains, lorsqu’ils sont présents, sont défigurés, dédoublés ou bien statufiés. Entre la Vanité et l’ex-voto, sa peinture fouille les rapports ténus qui existent entre la vie et la mort.

Une vision dichotomique manifeste dans l’œuvre de Marcos Carrasquer (né en 1959) qui excelle dans l’art du détail. A la manière de Brueghel, ses compositions fourmillent de motifs et d’éléments. A la manière de Bosch, les échelles varient et la lecture de l’image s’épaissit. Il y règne un chaos, un drame, une confusion. Les êtres sont comme fous, perdus dans leurs activités absurdes. Les motifs, les objets et surtout les corps participent à la reconstitution d’une histoire personnelle. Qu’elle soit dérangeante ou transgressive, sa peinture fascine par sa dimension troublante.

Une part étrange que nous retrouvons dans la peinture de Muriel Rodolosse (née en 1964). Sous et contre la surface brillante du Plexiglas, elle construit ses images à rebours, de la surface vers la profondeur. Ainsi, elle déploie un univers situé entre le réel et la fiction: les êtres y sont mi-humains, mi-animaux, les gestes, entre le mouvement et l’immobilité, les architectures sont en chantier (entre la construction et la ruine), les paysages hybrident des éléments de l’espace urbain et des étendues vierges.

Par la voix de la créolisation, Raphaël Barontini (né en 1984) développe aussi un monde polymorphe où les références s’entrecroisent et se créolisent. Tout en revisitant et en réinterprétant l’histoire de la peinture (natures mortes et portraits), il crée des interférences entre ce qui est apparemment (et traditionnellement) séparé et inconciliable: art-artisanat, orient-occident, onirique-politique. Les codes du carnaval sont mixés avec ceux de la peinture européenne, de l’art précolombien ou encore de la statuaire africaine. » Julie Crenn

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