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Peintures – Exposition personnelle

23 Sep - 15 Nov 2014
Vernissage le 23 Sep 2014

Artiste majeure de la scène française, Geneviève Asse est d’abord identifiée aujourd’hui par une couleur incomparable, le «bleu Asse». Depuis les années 1950, elle décline les innombrables modulations de sa couleur de prédilection et développe une exploration abstraite de l’espace, rendue par les seules vibrations atmosphériques de la lumière.

Geneviève Asse
Peintures

Peintre de la lumière, Geneviève Asse est d’abord identifiée aujourd’hui par une couleur incomparable, le «bleu Asse». Présente dans les plus grandes collections publiques et dans de multiples expositions internationales, elle est une artiste majeure de la scène française depuis le début des années 1950.

Dès les années 1940, Geneviève Asse se nourrit de ces rencontres en se rapprochant de l’avant-garde: Nicolas de Staël, Poliakoff, Bram Van Velde, Samuel Beckett, Pierre Lecuire… Après une interruption, due notamment à son engagement depuis les débuts de l’Occupation, comme conductrice ambulancière dans la première division blindée durant la Libération avec qui elle participe notamment à la libération du camp de Terezin, elle poursuivra son évolution auprès de ces peintres et poètes.
Ainsi depuis le début des années 1950, l’artiste décline les innombrables modulations de sa couleur de prédilection. Geneviève Asse s’aventure peu à peu dans le territoire sans limite de l’abstraction. L’inimitable «bleu Asse» s’obtient donc avec des ocres, des blancs et des noirs. Un savant mélange inspiré par la lumière du golfe du Morbihan qui varie sans cesse. Le mystère de sa peinture, ouverte sur l’infini, s’ancre dans ce pays où ciel et mer se confondent. Aujourd’hui, Geneviève Asse partage son temps entre son atelier à Paris et celui de sa maison à l’Ile-aux-Moines, en Bretagne.

Des années 1960 à aujourd’hui, Geneviève Asse a tout d’abord dévoilé des objets, des nus et des paysages. Ces formes ont laissées place progressivement à une exploration abstraite de l’espace, rendue par les seules vibrations atmosphériques de la lumière. Sont intervenues des allusions architecturales, comme des fenêtres diffusant cette chère lumière. Mais à 91 ans, l’artiste nous comble avec des toiles aux aplats de ce bleu puissant et serein à la fois, il envahit peu à peu l’intégralité du support sans jamais viser la monochromie absolue

Dès lors, la forme n’est plus qu’un prétexte à cueillir la lumière. La peinture ne se dévoile que progressivement au spectateur, elle s’apprivoise au fur et à mesure que l’Å“il en perçoit les nuances. L’architecture de la toile n’est pas apparente et la composition se construit simplement dans la lumière. Seule la ligne comme un chemin nous amène à cette lumière en posant une limite. Souvent cette ligne ouvre le tableau en profondeur. L’artiste n’intervient pas dans la peinture, le dessin est alors inscrit dans la peinture, ils ne font qu’un. Chaque toile devient une fenêtre ouverte sur les échappées possibles.

Pour cette sixième exposition personnelle à la galerie Oniris, les travaux récents se confrontent à des travaux plus anciens, plus historiques. Deux toiles des années 1970 intitulées Ouverture lumière et Ouverture de la nuit sont visibles dans leur version petit format, comme un clin d’œil aux Å“uvres «sÅ“urs» du Musée des Beaux-arts de Rennes. Å’uvres majeures de son parcours, ses Ouvertures de 1973, appartiennent à une série de tableaux qui assurent la transition entre les toiles des années soixante, paysages abstraits dont l’atmosphère peut évoquer Turner, et les toiles plus tardives où s’affirme une construction plus rigide. Dans ce sens, une série de petits formats récents et exposés à Beaubourg en 2013 lors de l’exposition monographique de l’artiste, sont à (re)découvrir.

Outre ses peintures, les carnets de l’artiste, également peints à l’huile, qui constituent la part secrète de son œuvre et la gravure sont pour elle d’autres médiums de prédilection. En parallèle de cette exposition de toiles, des gravures sont exposées dans le deuxième espace de la galerie sur demande.
«La gravure c’est l’écriture aussi, c’est mon écriture. Quand je grave j’écris. La gravure sera, dans l’espace d’une page blanche le révélateur d’un contenu très fort. J’arrive à cet effet avec des moyens très sobres. J’obtiens les mêmes effets que dans la peinture. La gravure, le dessin, la peinture c’est un tout. Je suis un peintre qui grave, un peintre qui dessine, mais je reste un peintre».

Les œuvres de Geneviève Asse exigent qu’on s’y attarde longuement, c’est par la contemplation qui se veut parfois silencieuse que les vibrations et les variations lumineuses apparaissent. Le «bleu Asse», jamais définitif, ne cesse d’ouvrir de subtils espaces de perception.

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