ART | EXPO

Original is Full of Doubts

21 Nov - 11 Jan 2009
Vernissage le 20 Nov 2008

Leonor Antunes s’inspire du travail de designer d’Eileen Gray pour mieux poser la question de la duplication et de la répétition.

Leonor Antunes
Original is Full of Doubts

Comme pour chaque projet, Leonor Antunes observe, saisi, retient : une forme, un fragment, un plan.

Nous avons donc en premier plan le travail de l’artiste et en toile de fond une oeuvre préexistante, ici celle d’Eileen Gray (1878-1976). Designer irlandaise, elle est peu connue pour ses architectures, puisqu’elle a construit uniquement deux villas dans le sud de la France (plus tard, elle rénovera une maison ancienne). Il s’agit de la Villa Tempe a Pailla à Castellar achevée en 1934 et la Villa E1027 (1926-1929) à Roquebrune Cap-Martin pour laquelle elle crée quelques meubles d’inspiration rationaliste dont le fauteuil Transat (1925-1930) et la table en tube métallique et verre E1027.

Leonor Antunes s’est déjà intéressée au travail de Eileen Gray lors de l’exposition «Dwelling Place» organisée par Aurélie Voltz pour l’Associazione Barriera à Turin en 2007. Pour cette exposition, elle avait créé une sculpture en bois à partir d’un paravent réalisé en 1925 par Eileen Gray. L’oeuvre d’Eileen Gray est reconsidérée, étudiée au travers de la lecture libre et propre à Leonor Antunes.

La duplication, l’étude et l’approfondissement sont les préoccupations majeures de l’artiste à travers l’unité de mesure et ses dérivés, «la notion d’échelle, le volume ambiant d’un objet, enfin son rapport à l’homme.» (Aurélie Voltz)

Son travail évoque celui de Stanley Brown pour l’unité de mesure, celui de Perec pour l’inventaire, le témoignage, le mode d’emploi, mais on pense aussi aux Gifts de Froebel pour la pédagogie de la forme et pour le conditionnement des objets dans leur boite en bois.

Duplicate est d’ailleurs le titre «manifeste» d’un de ses premiers catalogues. Avec Leonor Antunes il faut se souvenir que dupliquer n’est pas uniquement copier à l’identique ; dupliquer c’est faire une copie; c’est reproduire en double exemplaire ; tirer en plusieurs exemplaires.

La production de duplicata et son absurde éloignement sont devenus le «statement», le projet de Leonor Antunes : d’un côté parce qu’elle est convaincue qu’elle peut éviter d’ajouter de l’information dans le trop plein d’information dans lequel nous vivons. Et d’un autre côté, parce qu’elle se passionne pour les différents contextes et environnements dans lesquels nous vivons, à la manière dont nous traitons les choses, parce qu’elle est intéressée par les systèmes d’architecture et d’urbanisme qui déterminent nos vies et surtout, parce qu’elle sait que l’observation des détails ouvre une spirale sans fin.

Evénement
Samedi 10 janvier 2009. 17h.
Dans le cadre de l’expositoin, le Credac et Leonor Antunes invitent Aurélie Voltz, critique d’art et comissaire d’exposition indépendante.

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