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Oeuvres récentes

29 Jan - 15 Mar 2015
Vernissage le 28 Jan 2015

Privilégiant dans sa pratique picturale une réflexion sur l’espace du tableau et ses modes d’élaboration; l’art de Christian Bonnefoi est un art qui abandonne l’idée de surface en tant que «préalable» et qui fait du support, de la texture, de la matière, l’essentiel du tableau. Cette œuvre, exigeante et singulière, se veut indépendante, libre, hors modes et hors courants.

Christian Bonnefoi
Œuvres récentes

Christian Bonnefoi s’inscrit dans l’histoire de la peinture abstraite française des années 1960 jusqu’à ce jour. L’œuvre qu’il a construite au fil des ans, exigeante et singulière, s’est voulue indépendante, libre, hors modes et hors courants. Docteur en histoire de l’art, Christian Bonnefoi fut d’abord un penseur, un théoricien de l’art, dont les réflexions analytiques sur la modernité de la peinture depuis la période cubiste, témoignent d’une parfaite connaissance du sujet et d’une érudition certaines.

C’est en 1970 que Christian Bonnefoi crée ses premières toiles, mettant son savoir à «l’épreuve de la pratique». Ayant participé par ses écrits — comme le firent les membres de BMPT ou Support-Surface — à la déconstruction des divers composants de la peinture, il privilégiera, dans sa pratique picturale une réflexion sur l’espace du tableau et ses modes d’élaboration: l’art de Christian Bonnefoi est un art de la surface, un art qui abandonne l’idée de surface en tant que «préalable» et qui fera du support, de la texture, de la matière, l’essentiel du tableau.

Les œuvres exposées à la galerie D.X appartiennent pour la plupart à la série PL IV, les œuvres nommées PL («Puissance lumière») étant caractérisées d’une part par l’utilisation quasi exclusive de la peinture — ici peu ou pas de collage — d’autre part par l’expression d’une volonté de redonner toute sa place à la couleur.

A propos des séries PL, l’artiste parle ainsi d’œuvres «Baroques» dans le sens d’une plus grande liberté d’expression picturale, dans le sens également d’un investissement pulsionnel nettement perceptible débordant le cadre de la structure préalablement définie.

Cette évasion «échappement», hors limites, s’exprime ici par la dynamique des formes et de leur agencement, ainsi que par la juxtaposition et le jeu des coloris.

Les PL IV plus spécifiquement, apparaissent comme la conjugaison aboutie de cet art de la surface, libre et séduisante dans ce qu’elle donne à voir au premier regard, mais également un art de la profondeur et, en cela, on peut dire que cette dernière série a largement bénéficié du travail de structure que l’artiste mène depuis plusieurs années et qui lui est cher.

Si en effet les œuvres de Christian Bonnefoi offrent par leur foisonnement en formes et en couleurs un spectacle plastiquement très séduisant, l’univers pictural de cet artiste semble toutefois impliquer une dimension qui dépasse la réflexion esthétique formelle.

Peinture littérale et énigmatique en même temps, habitée poétiquement à la fois de sa force aléatoire et du surgissement d’un inconscient organique, l’œuvre de Christian Bonnefoi acquiert une dimension quasi existentielle, voie d’accès à ce qui nous permet de saisir «ce que la peinture peut dire de vérité sur la connaissance intime du réel».

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