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Norbert Bézard, céramiste d’art.

Norbert Bézard, boulanger, ouvrier agricole, fondateur avec Le Corbusier de la Ferme radieuse à Piacé-le-Radieux fut aussi artiste, car ce touche-à-tout de génie se passionna dans les dernières années de sa vie pour la céramique auquel ce catalogue consacre de belles reproductions et des extraits de sa correspondance avec Le Corbusier.

Information

Présentation
Anne Lajoix, Daniel Le Couédic
Norbert Bézard, céramiste d’art

«Type de trempe» selon les termes de Le Corbusier qui décrira également Norbert Bézard comme un «homme dur, vif, aigu, éclatant de santé, piquant des rages folles contre les imbécilités de l’existence, montrant des crocs menus, aigus lorsqu’il rit ou crie».

Né dans la Sarthe en 1896, Norbert Bézard sera boulanger, ouvrier agricole, apiculteur, fossoyeur, mais aussi un temps employé aux usines Renault… Autodidacte, touche-à-tout de génie, il aura le désir d’animer les campagnes et son village, Piacé.

Engagé pour la cause paysanne au début des années 1930, il lance avec un groupe militant les grandes lignes d’une réforme agraire. C’est à ce moment qu’il rencontre l’architecte Le Corbusier, à la réputation déjà internationale. De cette rencontre naît, dans les années 1930, le projet utopique de Ferme radieuse et de Village coopératif…

Dans les dernières années de sa vie, Norbert Bézard s’engagera dans un travail de céramiste et de peintre. Il recevra l’admiration et, une nouvelle fois, le soutien de Le Corbusier.

«Les formes sont moulées ou modelées: les assiettes probablement estampées dans une empreinte, les contenants modelés (pichet, pot, soupière), leur conférant un air de guingois plein de vie puisque l’expression de la force est poussée de l’intérieur du volume, de même que ses sculptures zoomorphes (anguilles). Sa coupe en forme de crabe est une belle réussite. Il y a du Carriès en lui, un Carriès mâtiné de Palissy.

Ses formes et son iconographie relèvent de l’ancienne tradition imagière française: nous pensons à sa série Zodiaque où les symboles des signes sont du pur art roman. Il y apporte la fraîcheur d’un répertoire «naïf» qui plaisait au tenant du Purisme. Sa sensibilité a comme corollaire un sens de l’observation propre au chasseur-pêcheur.

Puisés dans cette expérience de la nature, son terreau naturel, les animaux ou les végétaux amis du cueilleur comme les champignons, sont saisis dans une attitude, une pose caractéristique de leur espèce. A ceci près que les couleurs sont vives, fantaisistes, souvent peu réalistes et mises en valeur, — en miroir presque — par un vernis bien brillant qui densifie le tout. Les assiettes sont lourdes, denses, pleines. Rien à enlever, rien à ajouter. Un œuf parfait: le passage de la nature à la culture.»
Anne Lajoix, Extrait

Catalogue de l’exposition «Norbert Bézard, Céramiste d’art» du 22 juin au 7 juillet 2013 à Piacé-le-Radieux.

Cliquer ici pour consulter l’annonce de l’exposition sur parisART.

Sommaire
— Nicolas et Benoit Hérisson. Avant-propos
— Anne Lajoix. Norbert Bézard (1896-1956), un art modeste
— Céramiques, 1952-1956
— Entretien avec Jean-Marie Bézard et Daniel Le Couédic. Norbert Bézard, un parcours singulier
— Extraits de la correspondance Norbert Bézard — Le Corbusier
— Catalogue raisonné
— Bibliographie