ART | EXPO

L’ennemi de mon ennemi

16 Fév - 13 Mai 2018
Vernissage le 16 Fév 2018

Neïl Beloufa propose avec l’exposition « L’ennemi de mon ennemi » au Palais de Tokyo, à Paris, un dispositif complexe et changeant d’installations. Il questionne à travers ce projet la place des artistes face au pouvoir politique et montre comment s’écrit l’histoire et se légitiment les pouvoirs aujourd’hui.

L’exposition « L’ennemi de mon ennemi » au Palais de Tokyo, à Paris, réunit de récentes installations de Neïl Beloufa à travers lesquelles l’artiste s’interroge sur le rôle ambigu de l’artiste face au pouvoir dans la société contemporaine.

« L’ennemi de mon ennemi » : la place ambiguë des artistes face au pouvoir politique

A travers le titre « L’ennemi de mon ennemi », la nouvelle proposition de Neïl Beloufa exprime toute l’ambivalence de la place qu’occupent les artistes face au pouvoir politique à l’ère de la mondialisation et du capitalisme tardif, entre volonté d’indépendance, servitude et propagande. Le plasticien pose la question de la possibilité qu’ont encore les artistes à créer quelque chose d’inutilisable, alors qu’aujourd’hui, le pouvoir « suscite, désire et consomme » les productions artistiques et « paradoxalement représente sa liberté à travers elles ».

La scénographie de l’exposition, conçue par Neïl Beloufa, constitue un dispositif complexe au sein duquel sont associés des images, des artefacts, des reproductions et des documents et des objets mis en relation avec des œuvres d’autres artistes et déplacés en permanence par des robots, selon un scénario formulé par algorithmes. Ainsi sont constamment remises en question les perspectives, associations et significations que l’on pourrait entrevoir.

Le dispositif scénographique de Neïl Beloufa montre comment s’écrit l’histoire

Les installations de Neïl Beloufa s’inspirent des musées de guerre, des monuments, des mémoriaux, de la propagande politique, de la communication officielle ainsi que de l’actualité, de la publicité et des jeux vidéo pour explorer le statut ambigu de l’art et les représentations du pouvoir dans les multiples discours contemporains. Elles mettent en lumière l’aspect interchangeable des stratégies et des discours et l’ambiguïté qui existe constamment entre les gentils et les méchants.

La guerre forme l’un des fils rouges de l’exposition, en tant qu’elle constitue un moment emblématique de suspension de l’objectivité au profit de la nécessité, du recul au profit de l’immédiat. Pendant la guerre apparaît une urgence d’informer d’instruire et de guider la population par un récit fédérateur pour lequel l’art devient souvent un outil du pouvoir. Le projet conçu par Neïl Beloufa reflète de manière fragmentaire et chaotique comment s’écrit l’histoire et comment les pouvoirs se légitiment aujourd’hui.

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