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Natures mortes

14 Avr - 22 Mai 2010
Vernissage le 13 Avr 2010

“Natures mortes” prolonge les séries antérieures de Véronique Ellena, “Ceux qui ont la foi” (2003) et “Paysages” (2005-2006), par son interrogation sur l’état de transition. Celui du passage d’un état de pleine beauté à celui de l’altération, de la destruction, de la disparition.

Véronique Ellena
Natures mortes

Dans les photographies de Véronique Ellena l’altération du vivant n’est pas encore visible. Elle va avoir lieu, sous une forme ou une autre mais ne nous est pas montrée. Il nous incombe de la deviner, de l’anticiper, de la saisir, de l’imaginer, ou, de la craindre et la redouter.

Rien de baroque, rien de symbolique dans la composition de l’image: un fond, un support, un objet. La frontalité de la prise de vue ne s’encombre pas d’artifice et la recherche du sensible est la seule à déterminer l’aspect de l’image.

Le travail photographique de Véronique Ellena se construit avec une certaine lenteur à l’opposé de la boulimie visuelle de notre temps. Elle utilise la chambre photographique, outil “classique” qui implique une réflexion préalable à la prise de vue… Ses photographies ne peuvent donc pas être le fruit du hasard ou de la désinvolture puisque chacune doit être préparée, pensée. Le résultat se dévoile lorsque le négatif est développé. Trop tardivement pour revenir sur l’image, la refaire, la ressaisir.

Il n’y a pas la profusion de prises de vues que permet le numérique qui laisse la liberté de tri et augmente les chances de “belle photo”. La beauté photographique n’est pas, d’ailleurs, sa préoccupation première. Ce qui l’intéresse, la motive et la pousse à attraper le réel, c’est une quête. La quête d’un moment de grâce.

Mais cette grâce n’est pas non plus une grâce de l’exception, plutôt celle du quotidien, d’un quotidien que l’on néglige habituellement et qui chez elle recèle un certain mystère.

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