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Mouvements intimes

05 Mai - 30 Juin 2016
Vernissage le 07 Mai 2016

L’exposition «Mouvements intimes» à la galerie Porte Avion à Marseille présente les travaux d’Alain Andrade et de Pedro Lino. Fruit d’une collaboration à quatre mains, entre photo et écriture, singularité et universalité, «Mouvements intimes» met en question les carcans de notre société.

«Mouvements intimes» est le fruit d’une étroite collaboration. Alain Andrade et Pedro Lino vivent tous les deux à Marseille. Alain Andrade travaille l’image photographique à l’aide de matériaux divers. Il obtient ainsi des tirages en noir et blanc très contrastés. Ces grandes photos abstraites habitées de formes lumineuses non identifiables sont remplies des paréidolies, ces illusions d’optiques qui consistent à reconnaître une forme dans un nuage par exemple.

Pedro Lino écrit. Il peuple les grandes compositions abstraites de d’Alain Andrade de mots, de textes, de réflexions sur le monde qui nous entoure. Les textes s’imposent par leur seule apparence plastique devenant des images à part entière. Murmurés, chuchotés ou hurlés les mots sont le support de l’écriture poétique comme du slogan des manifestations. Utilisés pour leur signification, leur symbolique, leur engagement, les mots expriment notre rapport au monde qui nous enchante parfois, qui nous contraint souvent.

Ces grandes photos accompagnées de textes ont quelque chose d’onirique. Les légères distorsions, transformation qui se joue dans l’image ressemble à une légère fièvre, un frisson dans le sommeil. Ces surgissements intérieurs mis en résonnance avec les nouvelles du monde cherchent à rejoindre l’universel. A travers ces visions oniriques Alain Andrade et Pedro cherchent à confronter les pouvoirs de l’imagination, et ceux qui nous conditionnent et nous enferment sans qu’on sache qui les commande.

Les phrases de Pedro Lino apparaissent alors comme une métaphore des carcans qui dirigent notre imaginaire, en le cloisonnant dans des directions préétablies. Ces grands tirages évoquent les radiographies d’une société malade comme les pellicules d’une caméra de surveillance. Les photos saturent l’espace et s’élèvent alors comme des grands murs contre la culture et contre la liberté.

Figés dans l’instantané de la photo les œuvres semblent prendre forme sous nos yeux luttant contre le “lissage” des propositions prôné par les institutions et prônant la liberté d’expression, qu’elle soit poétique, politique, plastique ou autre, aujourd’hui plus que jamais menacée.

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