ART | EXPO

Montag ou la bibliothèque à venir

15 Oct - 14 Jan 2018
Vernissage le 14 Oct 2017

L’exposition « Montag ou la bibliothèque à venir » au Frac Franche-Comté, à Besançon, réunit une trentaine de sculptures, vidéos, installations, photographies, performances et dessins autour du rapport entre arts visuels et littérature. Adaptation de grands textes dans les langages propres aux arts visuels, utilisation du livre comme matière première et constitution de bibliothèques témoignent du rôle toujours majeur que joue la littérature dans la production artistique.

Dans l’exposition « Montag ou la bibliothèque à venir » au Fonds régional d’art contemporain Franche-Comté, à Besançon, une trentaine d’œuvres de vingt-et-un artistes, témoignent des liens multiples qui existent entre les arts visuels et la littérature.

Un lien toujours solide entre arts visuels et littérature

Le titre de l’exposition, « Montag ou la bibliothèque à venir », inspiré du roman de science-fiction Fahrenheit 451 de Ray Bradbury qui décrit une société dont les livres sont bannis et au sein de laquelle un homme tente secrètement d’en sauver, éclaire son enjeu. Si durant de nombreuses décennies, la littérature a subi un discrédit qui l’a éloignée du monde des arts visuels, elle n’a cependant pas cessé d’influer sur ces derniers de façon distante et souterraine.

Les œuvres de vingt-et-un artistes qui traitent du rapport entre arts visuels et littérature témoignent des multiples manières qu’adoptent les artistes pour s’approprier le médium littéraire. Certains adaptent des textes fondateurs en les traduisant dans les langages propres aux arts visuels comme la sculpture, la vidéo, l’installation, la performance ou le dessin tandis que d’autres interviennent directement sur la matière textuelle, en lui infligeant des transformations, des recouvrements ou détournements.

La vidéo de Dora Garcia intitulée The Joycean Society, hommage à James Joyce, et la sculpture Au plus profond du noir de Thu Van Tran, qui reprend à travers deux mille livres posés sur une palette de bois d’hévéa, le récit Au coeur des ténèbres de Joseph Conrad, en en changeant le point de vue, montrent comment les œuvres littéraires les plus célèbres du 20e siècle sont devenues des références majeures pour de nombreux artistes. D’autres œuvres comme l’installation My Epidemic (Teaching Bjarne Melgaard’s Class) de Lili Reynaud Dewar, une suite de rideaux sur lesquels sont imprimés des textes d’auteurs contemporains, témoignent également d’un rapport à des écrivains plus méconnus.

« Montag ou la bibliothèque à venir » : le livre comme objet de résistance

L’exposition prouve le rôle toujours fort que joue la littérature mais aussi le livre lui-même : cet objet auquel avait été prédit une disparition assurée est devenu la matière première de nombreuses expérimentations plastiques. L’ouvrage de Walter Benjamin intitulé L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, un des textes de référence de la littérature critique, voit ses pages recouvertes de graphite par Jean-Christophe Norman dans un subtil exercice de renversement.

La bibliothèque d’Özlem Sulak qui réunit des livres qui ont été censurés, rappelle que la littérature est souvent l’une des premières victimes des régimes liberticides. C’est pour cette raison que l’exposition se termine avec le projet The Book Lovers de David Maroto et Joanna Zielinska, une collection ouverte réunissant plus de quatre cents fictions rédigées par des artistes.

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